La Partie 3, sur laquelle je ne vais pas me faire que des copains.
Stardust Crusaders, malgré son statut iconique dans la franchise, a été une déception marquante après l'excellence de la partie 2. Là où Battle Tendency rayonnait par son équilibre entre intensité, humour et développement de personnages, Stardust Crusaders tombe rapidement dans une structure répétitive et fade.
D'abord, le protagoniste Jotaro Kujo, pourtant mis en avant comme un pilier de la série, manque cruellement de charisme.
Là où Joseph Joestar apportait une vitalité espiègle, un sens de la ruse, et un charme irrésistible, Jotaro est d'une froideur glaciale, réduisant la dynamique entre personnages à de simples échanges sans relief. Ce manque de nuances dans sa personnalité rend chaque confrontation prévisible, sans que l'on s'y investisse émotionnellement. Il devient presque une caricature du héros stoïque, tout en grognements et coups de poing, dénué de toute profondeur.
J'ai l'impression que l'auteur et/ou l'éditeur c'est dit "tiens, les lecteurs ont eu l'air d'aimer le côté mauvais garçon, alors on va pousser les curseurs à fond" ce qui donne une coquille vide. Certain pourraient me dire que Jonathan Joestar l'était aussi, dans son rôle de héros classique, ce a quoi je répondrai que lui au moins, il avait quelques émotions, il était à notre niveau. Jotaro est cette caricature du ténébreux à son paroxisme et j'ose le dire... Je ne l'aime vraiment pas.
Le plus frustrant est sans doute la structure narrative elle-même. On suit le même schéma d’un combat de Stand après l’autre, avec chaque ennemi servant de simple obstacle sans véritable complexité ou originalité. Cela crée une redondance qui étouffe l'intrigue et finit par rendre chaque combat interchangeable. Les affrontements, bien que diversifiés en termes de pouvoirs, deviennent mécaniques et prévisibles, sans réelle surprise. La tension et la montée en intensité émotionnelle qui étaient si marquantes dans la partie 2 sont ici un peu moins présentes.
Je précise, en disant un peu moins, car le combat final mérite son statut de culte, car il arrive à lui seul à reveler le niveau. Il est peut être l'un des meilleurs combats finaux qui puissent être et c'est pourquoi je pense que cette partie mérite d'être lue jusqu'au bout, car vous en aurez pour votre argent, croyez moi.
L’humour, qui avait joué un rôle si rafraîchissant dans la dynamique de Battle Tendency, se fait ici bien plus rare, voire complètement éteint. Les tentatives de faire rire tombent à plat, laissant un vide dans la légèreté qui faisait autrefois le charme de la partie précédente.
De plus, le voyage linéaire vers l'Égypte, censé apporter du suspense et de l'aventure, manque cruellement d'enjeux ou d'étapes mémorables. L’avancée géographique ne suffit pas à redonner du souffle à une intrigue qui stagne.
J'ai eu cette impression d'être dans un jeu vidéo, à mon ouvert immense, mais cruellement vide. Dans la partie précédentes nous avions beaucoup plus de recherche graphiques et on été immergé dans cette vision fantasmé que le Japon avait de l'occident. Ici, c'est cruellement vide.
Enfin, Dio, l’antagoniste mythique de la série, est ici trop souvent relégué à l’arrière-plan, sa menace constante restant trop distante pour que l'on ressente réellement son impact avant les dernières pages. Ce choix narratif affaiblit encore la tension générale de l’histoire, et les ennemis rencontrés en chemin manquent cruellement d'envergure. C'est triste, car pour le retour du grand méchant iconique, on aurait voulu avoir un peu plus d'échanges et de dialogue de ça part.
Concernant les stands... On voit qu'on est aux balbutiements d'un nouveau système.
Là où certain pouvaient dire que le système de l'onde était flou, j'ai trouvé cette présentation des stand très flou également.
Il est l'intérêt principal de cette partie et bien qu'il soit très intéressant et rajoute de la profondeur à cet univers il est parfois très perfectible. Certains pouvoir semblent très peu pertinent et rendent certain affrontement très lourd. J'avoue en avoir sauté quelqu'un, car j'ai fini par m'ennuyer, mais je consent de dire que c'est vrai plus pour la série!
Un vrai plus, car on va pousser beaucoup plus l'aspect bizarre de cette aventure, ainsi que ça tendance à aller vers le combat stratégique.
Depuis le début, l'auteur semble vouloir s'éloigner au maximum de longs échanges de coups, pour nous proposer de l'originalité et de la ruse de la part des protagonistes et ce système a le potentiel pour faire s'envoler son talent, comme le prouve le combat final, qui est l'un des meilleurs jamais créé.
En somme, si Stardust Crusaders est souvent louée pour l’introduction des Stands et l’expansion de l’univers, elle reste pour moi une déception. Le manque de profondeur des personnages, la répétition des combats, et l’absence de progression émotionnelle en font une partie en deçà des précédentes.
Après la vivacité et la créativité de Battle Tendency, cette troisième partie semble bien trop figée dans une formule qui étouffe son potentiel. C'est la partie que je prend le moins de plaisir à redécouvrir. Et pourtant elle est tellement importante pour la suite et nous offre quelques fulgurances dantesques qu'il serait cruel de les rater.