Critique numéro par numéro
#1 [Juin] Voilà l'occasion pour moi de tester la dernière née des séries de super-héroïnes du duo Palmiotti-Conner, et de découvrir le travail du duo, puisque je n'ai pas encore eu l'occasion de lire ni Power Girl ni Harley Quinn.
Et autant le dire tout de suite, j'avais déjà apprécié le sneak peek et j'ai vraiment bien aimé ce premier numéro. Starfire débarque donc dans cette petite ville côtière ensoleillée (à Hawaï ? En Floride ? Je ne sais plus trop) et aidée de la shériff du coin, essaye de s'intégrer à la société américaine et d'en apprendre les us et coutumes. Et le fait est qu'elle est complètement niaise, qu'elle prend tout au pied de la lettre, qu'elle à parfois des mœurs un peu légères et qu'elle a vraiment tout à apprendre, mais en même temps elle est toujours très positive et pleine de bonne volonté ce qui fait d'elle un personnage tout de même attachant.
Ce que j'ai aimé dans ce numéro, c'est qu'il n'est pas du tout super-héroïque, c'est juste une alien qui s'installe tranquillement dans cette ville, qui fait ses premiers pas dans la société américaine et qui se fait ses premiers amis. Le premier péril n'est même qu'une tempête ! Et tout ça fait que la série est franchement rafraîchissante. C'est un petite série amusante, légère et centrée sur ses personnages, et c'est très bien ainsi.
Alors après il faudra faire avec les pages globalement très bavardes (même si le style de la série fait que ce n'est jamais trop lourdingue) et au fait que les deux scénaristes ont décidés d'utiliser à 200% le gimmick de la Starfire niaise et qui pige pas les expressions et le second degré. Ca pourra peut-être en agacer certains, mais moi ça ne m'a pas trop gêné, à voir sur la longueur par contre.
Côté dessins, on a le trait très classique mais plutôt efficace d' Emanuela Lupacchino. Y a peut-être un peu trop de cadrages serrés, mais les attitudes et les expressions des personnages sont plutôt soignés. Côté couleurs, Hi-Fi opte pour une palette hyper flashy qui n'est pas super élégante mais qui colle bien à l'esprit de la série.
Donc voilà, un premier numéro franchement efficace, pour une série qui s'annonce fraîche et sympathique. Je suis conquis et j'espère que la suite sera du même niveau. [7]
#2 [Juillet] Le premier numéro m'avait bien plu, mais que vaut ce deuxième épisode ? Et bien il était sympathique sans être non plus d'une qualité incroyable.
Ce que j'ai bien aimé c'est que l'épisode se centre sur du super-héroïsme classique et noble, c'est à dire juste de sauvetage de personnes en danger à cause d'une catastrophe naturelle, une tornade qui attaque une petite île près de la Floride. Y a certes un vilain au charisme de moule qui est annoncé pour la suite mais pour le moment, ce n'est que du secourisme et ça change de ce qu'on lit habituellement, ce qui n'est pas désagréable. Ce qui est pas mal également, c'est que les personnages sont vraiment au centre de la série, ils sont certes assez génériques mais arrivent tout de même à être plutôt attachants et sympathiques. On a un petit supporting cast qui se construit tranquillement et naturellement.
Par contre, je n'ai pas trouvé l'humour super efficace dans ce numéro. Ce n'est jamais lourd, mais ça tombe juste complètement à plat quasiment à chaque fois. Et la série à également un côté assez niais qui ne m'emballe pas complètement. Ça manque peut-être un peu de profondeur et d'une dramaturgie plus poussée... Toujours est-il que là, avec les couleurs flashy et le caractère de Starfire, à la fois héroïque et candide, qui prend le temps de sauver un animal qui s'est échappé dans la tempête, et avec laquelle tout le monde devient ami... C'est vraiment très innocent, j'ai eu presque l'impression que ça visait un public d'enfants/jeunes ados avec quasiment une volonté d'exclure un lectorat plus âgé. Des séries comme "Squirrel Girl", "Batgirl of Burnside" ou "Help Us Great Warrior" arrivent pourtant à combiner un ton assez naïf avec une série emballante, peut-être grâce à un humour plus percutants et des personnages (surtout dans le cas de Squirrel Girl) plus réels, crédibles et attachants. Dans Starfire, ils ne sont pas mauvais, je l'ai dit, mais ils restent basiques, classiques, et leur aspect tout beau, propre et lisse dû au dessin d'Emanuela Lupacchino et aux couleurs de Hi-Fi leur donne presque des airs de poupées sans vies.
Toutefois, cela étant dit, la dessinatrice livre quand même de superbes planches, et le numéro reste très agréable à lire. Ce ne sera peut-être pas la lecture de l'année, faute à ce petit manque de profondeur, à une vraie aventure qui mettrait en danger le personnage, la ferait avancer, ou a un humour qui donnerait à la série un vrai côté bouffée d'air frais, mais ça reste franchement sympa et peut-être que j'irais lire la suite. [6]