On repart à zéro

J'avais envie de découvrir des comics Suicide Squad parce que j'ai l'impression que cette équipe de méchants est maudite : au cinéma personne n'est d'accord pour dire si les deux adaptations sont bonnes ou pas (en l’occurrence la seconde est plus appréciée et c'est le cas aussi pour moi), en long-métrage d'animation DTV y'en a un qui semble faire l'unanimité mais on ne sait pas trop bien pourquoi, et pour cette série Rebirth, personne ne semble trouver ça bien foufou non plus.

Mais du coup qu'est-ce qui est réussi avec la Suicide Squad ? Non parce qu'avec ce tome reprenant quelques numéros de la série Rebirth (les premiers globalement), j'ai l'impression de découvrir pour la quatrième fois la même histoire, et ce n'est pas un reproche, il faut bien introduire les personnages après tout. Le gros problème ici c'est d'insister sur Amanda Waller. Sérieusement quoi, un monologue par numéro pour nous rappeler le principe de ce groupe de bras cassés, faut arrêter de prendre le lecteur pour un débile à ce point, surtout que bon même en prenant l'histoire en cours de route je ne pense pas qu'un petit américain sera paumé.

Après un zoom sur Harley Quinn qui a un nouveau plan machiavélique (dont un passage dessiné avec un style très cartoonesque), on part donc sur une mission qui réunit Boomerang, Killer Croc, Rick Flag, Harley, Katana, Deadshot, l'Enchanteresse, bref plus ou moins toute la clique habituelle. Et honnêtement, j'ai bien aimé la dynamique entre les personnages, je trouve que ça le fait. Boomerang est le relou un peu beauf de service, ce qui n'est pas pour me déplaire parce que quand on colle cette étiquette sur Harley Quinn je trouve que ça ne marche pas très bien, et on a droit à des origin stories pour certains personnages. Alors oui c'est clairement pas un comics révolutionnaire (y'en a-t-il eu ?), mais c'est bien dessiné, on est en terrain connu et ça fonctionne.

Les derniers chapitres de ce tome sont déjà plus survoltés. Mais j'avoue que j'y retrouve les limites de nombreux comics, à savoir faire joujou avec des personnages connus sans rien proposer d'artistique derrière, juste pour amuser le lecteur.

Ça part tellement dans le n'importe quoi que j'ai parfois cette sensation d'avoir ma dose lorsque je lis un comics, et pas de bol pour les auteurs une fois la joie de la découverte des premiers chapitres passés : c'est tombé sur celui-là cette fois.

Je trouve les dessins plutôt réussis mais l'intrigue casse trop rapidement tous les potentiels enjeux qu'elle met sur la table, et c'en est juste abrutissant au bout d'un moment. C'est pas déplaisant à lire, mais j'ai l'impression que ça tourne déjà en rond.