"Would you really have let her fall?"

Je n'ai pu en lire que la première moitié mais c'est moins dommageable que dans certaines autres histoires où je me refuserai à en faire une critique. En effet, grounded correspond à un road-trip dans la pure tradition américaine, et en conséquence le voyage compte bien davantage que la destination.

Superman connaît une forme de dépression suite à je ne sais quel comics DC, et il choisit de se recentrer sur la vie simple des gens, de marcher à travers son pays d'acceuil afin de renouer avec l'humanité, de retrouver un peu simplicité, d'espoir et également le sentiment d'être utile, d'être un héros et non de jouer à en être.

You can't help anyone unless you understand what they want, what they nedd, how they feel

Ainsi commence son trajet, sous les questions d'une horde de journalistes. Mais rapidement les médias se désintéressent, guettant tout au plus un peu de sang frais à l'horizon. Superman rencontre l'Amérique et à la manière d'histoires courtes, de scénettes plus ou moins étendues, on découvre le surhomme sous son aspect protecteur de l'intégrité morale d'un pays qui connaît certains maux de la modernité.

Les 50 premières pages sont passionnantes. Straczynski commence sa calme épopée et enchaîne les moments intéressants, les rencontres fortuites dont il tire une morale qui vise juste. C'est très beau et bien écrit... durant 50 pages - 2,5 épisodes au plus.

Ensuite, l'oeuvre retombe dans certains travers inhérents aux comics. Placer des extra-terrestres, des méchants qui usent du contrôle mental sur la pauvre population, faire des interludes pour vendre davantage d'épisodes, etc. ça se lit toujours bien mais clairement l'idée ne fonctionne plus derrière pour apporter une plus valus. On se retrouve donc à lire une histoire quelconque de Superman, avec un méchant quelconque, des clichés quelconques, des dessins mauvais (pas catastrophiques mais pas du bon niveau) et une relation néanmoins très bien écrite avec Loïs.

Une tentative intéressante de JMS - dont le style fait toujours mouche quand il est en forme - mais qui n'aura pas su ici aller jusqu'au bout de sa démarche.