Birthright correspond à la modernisation des origines du héros à l'aune du XXe siècle. La version précédente datait de 86, avec le Man of Steel de Byrne, la suivante aura lieu en 2009 mené tambour battant par Geoff Johns. En l’occurrence, je préfère les deux autres versions à Birthrigth mais là n'est pas le sujet.
Ce comics est écrit par Mark Waid, auteur plutôt fin et que je qualifierai de lumineux dans ses travaux, qui s'était auparavant illustré sur Superman via le récit culte Kingdom Come. Il accompagné au dessin par Leinil Yu que je connais essentiellement pour ses travaux sur de nombreux titres Avengers au cours des dix dernières années. Une bonne équipe qui produit un comics solide, parfaite porte d'entrée, cochant intégralement son cahier des charges. C'est une oeuvre par ailleurs qui prend son temps avec 12 ou 13 épisodes, ce n'est pas rien pour une genèse. Pourtant, pourtant... il manque quelque chose. Un brin de folie surement, une dose d'épique peut-être aussi. C'est trop lisse au scénario. Waid fait vraiment un boulot trop propre, sans entacher à aucun moment Superman, sans apporter une vision poussée et personnelle de sa symbolique. Et derrière il y a quelques relations qui ne m'ont pas plus enthousiasmé que ça. Lois Lane méprisante avec Clark ce n'était pas forcément plaisant à lire. Un Lex Luthor connaissant Clark à Smallville, cela rappelle trop la série TV au nom de la ville du Kansas, sans pour autant y présenter un Lex aussi complexe (à l'inverse, le Lex ado de Waid est insupportable d'entrée).
Le père adoptif se dégage toutefois comme l'un des points intéressants, bien qu'imparfait également. La scène de dispute où Superman s'envole avec lui dégage sincèrement quelque chose.
Concernant Yu, son dessin est une déception. C'est un artiste au style trop anguleux pour vraiment me plaire, en tout cas sur un héros lumineux car dans certains arcs plutôt sombres de New Avengers, il réussissait mieux à tirer son épingle du jeu.
En conclusion, je ne conseillerai pas Birthrigth vis à vis de la concurrence nombreuse des genèses du héros (Secret Origins notamment, et quelques autres hors continuité comme le Earth-One de Straczynski), mais en soit l'histoire se lit bien en passant, en particulier pour les lecteurs ne maîtrisant pas encore Superman.