Pas mal mais...

Un comics consacré aux origines du plus célèbres des super héros, un de plus !

Gary Frank livre de très belles planches de dessins dans un style réaliste et moderne. Il y a pas mal de pages et doubles pages sans dialogues permettant de profiter de son coup de crayon et des superbes panoramas de la ville regorgeant de détails pour qui aime les chercher. Je trouve juste un coté un peu exagéré dans les expressions des visages, entre Clark et ses quenottes supérieures qui ressortent tel une marmotte ou cette façon de retrousser les lèvres des protagonistes mécontents. J'aime bien l'apparence globale donné à Clark Kent, ici celui de quelqu'un mal dans sa peau et tout sauf sex-symbol de ces dames. Ses pouvoirs exceptionnels restent la seule chose qui lui permette d'exister vraiment.

À l'écriture, Geoff Johns offre une adolescence des plus difficiles au petit Clark. Déjà mal dans sa peau, la découverte de ses capacités viennent se rajouter à son mal-être permanent. Des passages intéressants avec les parents qui lui révèlent le vaisseau spatial permettent de renforcer la relation père/fils. Sa relation avec Lana Lang offre aussi de jolis moments pour le héros. Dommage qu'on ne la voit plus une fois le pied posé à Metropolis. C'est d'ailleurs peu après sa dernière apparition que ce Secret Origin va tourner au vinaigre. La jeunesse se voit conclue par l'apparition de la Légion et ses jeunes costumés du futur pour un passage complètement inutile au récit. Et j'ai toujours autant de mal à accepté du crossover dans les origines d'un personnage. Ça vient juste tout gâcher, bousillant la cohérence global de l'ensemble.

La vie adulte à Metropolis est moins intéressante dans son déroulement. L'habituel confrontation avec Lex Luthor tourne essentiellement à la création de super méchants, volontaire ou non. La relation avec l'armée américaine offre quelques questionnements sur la place de l'extraterrestre parmi les hommes mais est trop vite expédiée au profit d'une déclaration de guerre à l'envahisseur, montrant un visage belliqueux et ignorant des militaires. On nous fait même le coup de l'ex de Loïs Lane en soldat modèle qui se retrouve dans une double confrontation avec Clark Kent et Superman.

Du coup, on se rabat sur les personnages habituels de la licence, pas forcément mieux traités que le récit. Au top, Loïs Lane garde sa grande gueule et sait toujours autant appuyer où ça fait mal. Elle est montrée de manière moins hautaine que dans d'autre histoires de la franchise, son duo avec Clark fonctionnant bien et sa vivacité d'esprit lui faisant rapidement voir plus loin que les apparences. Pour les autres seconds couteaux, Jimmy devient une sorte de frère cadet de Superman, Perry White hurle moins mais impose toujours son autorité et la folie de Lex Luthor est en grande partie laissé au second plan au profit de quelques actions lambdas d'antagoniste et deux-trois crises de nerfs.

Ces nouvelles origines restent sympas à lire et très agréable pour la rétine. Mais ça aurait pu (aurait dû ?) bénéficier d'une meilleure finition d'un point de vue écriture, entre ces conneries du futur et son méchant loin de tenir toutes ses promesses.