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Manga adapté du light novel du même nom, Youjo senki: Saga of Tanya the evil a débuté sa parution il y a maintenant environ 5 ans. 20 tomes sont sortis à ce jour (22/01/2021) au Japon, mais les scans n'étant disponibles que jusqu'à la moitié du tome 19 (53 chapitres), je me contenterai de rédiger une critique sur ceux-là seulement (sans spoil). Avec Chika Tojo aux dessins et Carlo Zen pour le scénario, les volumes sont édités chez Delcourt en France.


Bon, pour bien introduire l'œuvre, voici le synopsis SC :
"Pour avoir insulté Dieu, un homme d'affaires arrogant tué par un employé qu'il venait de licencier, est condamné à renaître dans le corps de Tanya, orpheline, dans un univers semblable à l'Europe en 1914-1918. Vers 9 ans, il décide d'entrer dans une Division spéciale de l'Empire espérant ainsi atteindre un rang suffisamment élevé pour rester loin du champ de bataille. Mais Dieu lui réserve bien des surprises..."
Pour information, au cas où, Tanya est une fille, l'empire c'est l'Allemagne, et la division spéciale, c'est l'armée. Il y a aussi de la magie.
Et donc, dans ce synopsis, n'y a-t-il pas quelque chose d'un peu étrange ? Un truc qui ne colle pas ? En relisant, vous trouverez. Y'a un truc qui va pas, des mots qui sonnent bizarre. Si, là, ici, là : "Vers 9 ans, il (elle) décide d'entrer dans une Division spéciale de l'Empire" et "atteindre un rang suffisamment élevé pour rester loin du champ de bataille". C'est un peu... contradictoire, non ? Genre en fait, si t'es une gamine de neuf ans, et que tu veux pas faire la guerre, bah tu la fais pas, nan ? Fiiiin, quel intérêt de rejoindre l'armée si on ne veut pas aller sur le champ de bataille ? Je sais qu'il est toujours difficile de trouver des motifs pour les personnes lorsqu'on crée une histoire, mais là ! C'est comme essayer de vous faire croire que j'achète des pommes parce que je ne les aime pas ! Si dès le synopsis on nous présente ça, ça ne donne pas très envie lire...


Perso, si je me suis lancé dans ce manga, c'est parce que je croyais - ou j'avais entendu dire - que le personnage principal devenait fou. La folie est pour moi la variable la plus improbable et la plus imprévisible de l'être humain, puisqu'elle nous est inconnue. On ne peut pas dire avoir déjà ressenti les émotions d'un homme au bord de la folie, on ne peut que supposer ce que notre cerveau pense. Et j'adore personnellement ce principe de perdre ses moyens, l'inconnu nous offrant des possibilités infinies.
Disons simplement que je me suis mal renseigné. En 19 tomes, le personnage... c'est le même. Certes il est impitoyable, fait quelques fois une tête assez effrayante, certes on le surnomme "le démon", mais on est très loin de la folie voulue. Parce que Tanya fait toujours "genre". Elle fait croire aux autres qu'elle est le soldat parfait, prêt à réussir toutes les missions, alors qu'à l'intérieur c'est juste une gamine qui ne veut pas faire la guerre.


S'en suit une série de quiproquos énorme, au départ assez fun, mais au fur est à mesure qu'on avance ils deviennent de plus en plus lassants et malaisants. Quand Tanya discute avec un haut gradé, et qu'elle pense "super j'ai fait bonne impression il va m'envoyer à l'arrière !" alors qu'en fait le haut gradé pense tout le contraire... bon, ça passe deux secondes. Surtout qu'elle planifie toujours des stratégies pour ne pas mourir (en sachant qu'elle semble être le perso le plus fort de l'empire), et qu'au final elles n'aboutissent à rien...


Autre chose, Dieu, aussi appelé Être X, bah... on l'oublie rapidement, en fait. Il a envoyé Tanya dans un autre monde, pour cela elle l'abhorre, mais sans certaines pensées qui sont là pour nous rappeler sa présence, on l'aurait déjà oublié.


En plus, il semblait y avoir un complot avec les dieux, voulant accorder des voeux à ceux qui croient en eux ou quelque chose comme ça, bon on les aura vu sur peut-être 5 pages pas plus. Et c'est seulement tome 19 que les choses commencent - je dis bien commencent - à se mettre en place ! La fille à qui le père a été tué, celle qui a reçu 3 bénédictions, vient à peine de s'engager dans l'armée !


Il y a, dans Youjo Senki, certains chapitres qui nous donnent un aperçu du futur, 40 ans après la guerre. Franchement, c'est assez sympa, on voit des gens enquêter sur certains faits inconnus, tournant autour de Tanya. Comme ça se passe dans le futur, on a aucune idée de ce que sont devenus les personnages, surtout personne ne semble connaître celle qu'on surnomme "Devil". Et le trou laissé entre les deux périodes laisse un mystère franchement intriguant.
Mais... ces chapitres arrivent toujours vers le milieu d'une mission assez importante. Et comme l'auteur est un putain de gros génie, il n'a rien trouvé de mieux à faire que de spoiler la fin de l'opération. Et donc tout le suspense accumulé au fil des chapitres disparaît en un clin d'oeil. Puisqu'on sait que tout est bien qui finit bien, la tension redescend à zéro.


Par contre, les graphismes, il faut le dire, on ne peut pas le nier, ils sont vraiment pas mal. Les doubles pages lors des combats arrivent à retranscrire un champ de bataille convaincant. Le coup de crayon n'a en soit pas grand chose d'original, reste assez simple, mais peu surprendre par son ajout de détails brusque.


Voilà, il y a dans Youjo Senki de bonnes idées. On part sur une base Tensei assez banale, sauf que le protagoniste atterrit dans un monde totalement similaire au notre, mais 100 ans en arrière pendant la WW1, avec de la magie en plus. Y'avait moyen de faire un truc avec Dieu, le type 95 et la folie, mais on se retrouve avec de simples missions sans intérêt dont on connaît déjà l'issue. C'est dommage, j'espère que la suite proposera un contenu enfin intéressant.

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le 24 janv. 2021

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Japonirisme

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