Manga tenté car Kana a habituellement bon goût en matière de shôjo. Et l’utilisation du mot « habituellement » devrait vous mettre la puce à l’oreille quant à ce qui va suivre.
Alors, officiellement, il s’agit de l’histoire d’une fille un peu enveloppée, ne cherchant même pas à trouver un petit ami tant elle est persuadée que cela ne fonctionnera jamais en raison de son physique, mais qui va contre toute attente recevoir une déclaration d’un des plus beaux garçons du lycée. L’amour plus fort que l’apparence tout ça. Mon cul oui ! Le garçon en question fantasme sur les grosses, donc désolé, cela reste totalement une question d’apparence même si l’éditeur français s’en défend. Après, je dis pourquoi pas si le résultat est agréable à suivre. Verdict ? La magie ne fonctionne qu’un temps…
J’ai été quelque peu surpris par la personnalité du premier rôle masculin : ce garçon est préoccupant. Qu’il aime les rondeurs, pourquoi pas, mais cela passe par un côté obsessionnel limite flippant et un besoin irrépressible de tripoter sa copine dans tous les sens. Ce caractère très particulier du héros rend ce titre moins « mignon » au premier abord que ne le suggère le synopsis. Il reste néanmoins plutôt amusant dans son excentricité. A contrario, Tsumugi est un vrai petit bonheur : douce, chaleureuse (littéralement), forte (dans tous les sens du terme) et fragile à la fois, enjouée malgré les tourments causés par son physique pendant des années, mais déterminée et réellement amoureuse. Typiquement le genre d’héroïne que j’adore ! L’auteur introduit rapidement quelques personnages secondaires attachants ; nous avions déjà les meilleurs amis respectifs des deux personnages, puis nous découvrons une rivale (qui ne le restera pas longtemps) et surtout les parents de l’héroïne. La mère, notamment dans sa première apparition, est particulièrement savoureuse.
Jusqu’à la fin du second tome, rien de transcendant, mais c’est amusant. Cela bascule dans le troisième volume, même s’il y avait quelques signes avant coureur. En effet, ce titre regorge de petits défauts, d’éléments qui ne me plaisent tout simplement pas et qui à force d’accumulation ont fini par me rendre la lecture déplaisante. Comme des remarques sexistes ou étrangement conservatrices qui semblent parfois sortir de nulle part, pour le simple plaisir de ruiner une scène. Paradoxalement, nous sommes dans un shôjo plutôt « chaud » par rapport à ce que je lis d’habitude ; le héros se calme progressivement concernant le malaxage de sa copine, mais en contrepartie, il la prévient : elle doit se préparer psychologiquement au fait que, le jour où il ne pourra plus se retenir, il va lui passer dessus avec ou sans son consentement. C’est moi qui me fais des films ou c’est un tantinet malsain ? J’ai fini par laisser tomber.
J’aimais beaucoup l’héroïne – malgré une passivité qui devenait de plus en plus évidente au fil des pages – mais cela n’aura pas suffi.