Les histoires de pots de terre contre des pots de fer font toujours recette. Erin Brokovitch n'est plus seule au monde depuis des lustres. Dans la lignée de Dark Waters, de Todd Haynes, voici une BD d'utilité publique qui met le doigts sur des injustices monstrueuses causées aux peuples d'Amazonie par une compagnie pétrolière en particulier, mais aussi par des gouvernants corrompus et des institutions partiales. Cette enquête démontre par A plus B - mais est-il encore nécessaire de démontrer ce genre de choses ? - que les entreprises transnationales, notamment américaines, se torchent avec les droits des peuples. Il ne semble plus vraiment pertinent de faire le procès d'une firme en particulier tant les ressorts qui sont à l’œuvre dans ces affaires sont universels et sévissent à tous les niveaux... la prédation est un mécanisme fondamental chez certains humains - et je devrais plutôt dire bipèdes - et elle pourrit la vie à l'humanité entière autant qu'elle n'en finit plus de dégrader notre environnement. Si une nouvelle démonstration vous est encore utile, ou supportable, cette BD fait consciencieusement le travail d'inventaire salutaire dont nous avons tous besoin. Tous les continents sont éclaboussés, le nôtre ne s'en sort pas mieux que les autres, et vivement qu'une nouvelle génération balaie ces manies toxiques qui sont les nôtres depuis trop longtemps, pour qu'on puisse enfin passer à autre chose, parce que, franchement, c'est la honte. Pour ce qui est du dessin, il colle au propos sans m'avoir vraiment embarquée.