Pardon. Pardon pour ce titre complètement nul. Mais ça fait tellement du bien.
Avis aux amateurs de western en manque de qualité: Texas Cowboys devrait vous combler. D'abord grâce au dessin à la simplicité redoutablement efficace, qui nous plonge dans une véritable ambiance spaghetti de terre chaude et rouge, de sueur, l'odeur du plomb n'étant jamais loin.
Puis par la redoutable écriture de Trondheim, qui n'a plus rien à prouver et ne fait que s'améliorer.
Les personnages sont tous assez jouissifs et prennent pour la plupart les stéréotypes à contre-emploi, sans leur ôter leur fonction. Trondheim oblige, on a droit aux anti-héros à la pelle, aux sadiques, aux déglingués du ciboulot, mais ils n'en sont tous que plus fascinants et intriguants.
Les embrouilles de saloon et autres ruses de bandit auront rarement été si bien ficelées et créatives, tout en restant crédibles.
Niveau mise en page, que dire... C'est le paradis du bédéphile. Cases muettes, action fluide, suivi des bulles ultra-claire, ellipses cohérentes, on dévore les pages sans s'y arrêter.
Le tout m'a évoqué Tarantino, par la violence et l'extrémisme des caractères, ainsi que par la narration intelligemment décousue qui prend l'histoire à différents chapitres temporels sans jamais devenir confuse, démonstration d'un véritable talent scénaristique.
Dès son premier tome, cette série devient donc un incontournable à mes yeux, et ce n'est pas que l’aficionado de Trondheim qui vous parle: c'est avant tout l'amateur de bonne BD.
À bon entendeur.