Moench et Gulacy offrent un double numéro aux allures de film de James Bond, avec tous les ingrédients du genre : un Batman qui traverse l'Europe, les malfrats qui tentent de trafiquer du plutonium, les agents de la CIA et du KGB, les trahisons et la belle antagoniste. Le dessin de Gulacy tout d'abord est remarquable. S'il reste assez classique dans la forme, le niveau de détail est impressionnant -- les scènes dans Venise par exemple sont de toute beauté, comme le souci de travail sur les voitures et les expressions faciales, notamment celles de Katia. L'épisode prend une teinte politique assez rare dans ce type de comics, avec des commentaires -- à chaud -- sur la Guerre froide et les mécanismes de l'économie capitaliste américaine. Moench qui est un scénariste fantastique se permet ici une grande liberté de ton. Le narratif est plaisant, preuve qu'en deux fois 23 pages on peut faire voyager le lecteur et lui offrir un scénario de qualité.
Dans la chronologie DC, ce numéro fait suite à la la conclusion de l'événement Crisis on Infinite Earths et s'inscrit dans la parenthèse d'un an où un Batman de la vieille école côtoie le multivers rebooté de DC.
Un double-numéro assez méconnu mais qui mérite pleinement d'être lu.