The Darkest Reflection - Batgirl (2011), Vol. 1 par Ninesisters
Barbara Gordon, fille du commissaire Gordon, n’est pas la seule personne à avoir assumé l’identité de Batgirl, personnage pensé à l’origine pour servir de coéquipière à Batwoman ; d’autres ont porté ce nom, mais c’est surtout elle que nous connaissons en France.
Moins connu : après que sa colonne vertébrale ait été endommagée par le Joker dans The Killing Joke, Barbara souffre de paraplégie et doit désormais dire adieu à ses activités de Batgirl. Elle se trouve une nouvelle occupation avec l’informatique, et finit par devenir Oracle, la spécialiste de l’information au sein de la Justice League.
C’est pourtant bien Barbara Gordon qui endosse le costume de Batgirl dans le nouvel univers DC Comics, le fameux New 52.
Dans cet univers, le Joker a effectivement tiré sur Barbara Gordon, en tant que fille du commissaire et non en tant que Batgirl. Après plusieurs années en chaise roulante et probablement autant d’opérations, la revoilà sur pied. Elle aurait pu décider de profiter de la vie, mais elle préfère reprendre son vieux costume. Néanmoins, tout n’est pas comme avant : elle manque d’assurance après plusieurs années sans pouvoir s’entrainer, et surtout, le traumatisme de son accident est encore bien présent en elle, avec des conséquences parfois dramatiques.
Pour ne rien arranger, Gail Simone lui a concocté un antagoniste à la mesure de sa nouvelle vie : un tueur de « miraculés », considérant comme son devoir de supprimer toute personne qui, selon lui, n’aurait jamais dû survivre. Une définition dans laquelle entre parfaitement Barbara.
En France, le titre n’a été publié dans Batman Saga probablement que pour obtenir le compte juste dans ce périodique dédié à la chauve-souris ; Urban Comics ne semble pas vouloir le sortir en volumes reliés. Dommage, car il s’agit de la série que j’ai préféré parmi les quatre proposées dans ce magazine.
Faire sortir Barbara de son fauteuil après toutes ces années était un pari risqué. Pour autant, la scénariste a décidé de ne pas jouer la facilité en éliminant cet aspect de la continuité – puisque le principe du New 52 était justement de remettre cette continuité à zéro – et préfère en présenter les conséquences.
Ainsi nait la nouvelle Batgirl, personnage en reconstruction, encore fragile, perturbée par son accident et sa vie de paraplégique, qui s’interroge sur ses motivations, mais désireuse d’aller de l’avant.
Pour résumer vulgairement, The Darkest Reflection a l’avantage de présenter une confrontation entre deux personnages complexes : d’un côté une Batgirl encore peu sûre d’elle, et de l’autre un maniaque aux motivations claires mais non moins dérangées. Cet adversaire a clairement été imaginé pour tirer profit de la situation atypique de l’héroïne, mais cela ne donne pas pour autant l’impression d’être tirée par les cheveux, et leur opposition suffit à maintenir l’intérêt.
Le trait et la colorisation sont « lisses », dans le sens où ils n’ont aucun élément remarquable ; c’est du bon travail, mais qui manque un peu de personnalité.
Ce premier arc des nouvelles aventures de Batgirl se démarque en raison des circonstances entourant l’héroïne, et de son retour sur le devant de la scène après une longue et douloureuse interruption. Est-ce que sa série continuera à se démarquer une fois que Barbara aura surmonté ses angoisses ? Il est encore trop tôt pour le dire. En attendant, il s’agit d’une des bonnes surprises de ce New 52, de la part d’un personnage pas forcément attendu.