Les Red Lanterns sont dans la panade. Leur "Power Batterie" qui est la source de tout le pouvoir de la rage a été détruite par Abysmus, création d'Atrocitus avant qu'il vienne à créer les Red Lanterns. L'immonde créature qui a survécu dans les tréfonds d'Ysmault cherche vengeance... Et elle a la rage !
Un ennemi un peu incongru pour les Red Lanterns. Qui n'est pas sans rappeler les premières exépériences foireuses des Gardiens de l'Univers. Chez les rouges aussi y'a eu du mal de fait... Ce n'est donc pas très original en soit, mais cela permet, d'une certaine manière, d'approfondir un peu le caractère d'Atrocitus. Ce qui n'est pas un mal. A noter d'ailleurs que ce second volume est plutôt dense en intrigue et en caractérisation évolutive. Ce qui contraste totalement avec le premier tome que nous qualifieront de... mou du genou. Ainsi, en plus d'Atrocitus, Rankorr (le nouvel Red Lantern humain) et Bleez voit aussi leur caractère bien poussé, les deux personnages suivant ainsi leur propres intrigues. La sensation que la série avance est la bienvenue, même si on aurait aimé voir ça plus tôt. Mais Peter Milligan ne lâche rien et peaufine au mieux ses personnages.
Sans rentrer dans les détails, Atrocitus gagne un peu en charisme. Rankorr en intelligence et profondeur, et Bleez en background. De plus, l'auteur n'hésite pas à piocher dans la mythologie de la franchise pour renforcer certaines histoire et caractérisation. Ainsi, Bleez par exemple, va connaitre quelques confrontations avec les Star Sapphire, resterait-il de l'amour dans le coeur rouge-sang de l'alliée d'Atrocitus ? De plus en plus indépendante, elle a cependant était obligé de revenir près de son "maitre" pour sauver la batterie des Lanterns en destruction. Pivot scénaristique un peu facile pour rassembler tout le monde sous une même bannière, même les plus benêt des Red Lanterns. Le tout reste cohérent, donc on pardonne.
Cela ne va pas dire que l'ensemble ne conserve pas encore ce problème de rythme. Alors oui, c'est plus dense, mais par extension, c'est aussi plus bordélique. Les intrigues se coupant les unes les autres, sans réelles bonnes transitions. J'ai eu un peu l'impression de regarder un des épisodes mal montée de Smallville. Oui je sais, c'est de la lecture, mais vous m'aurez compris. Un peu problématique. Le plus gros défaut étant ce crossover avec la série Stormwatch, aussi piloté par Milligan à l'époque, qui ne sert à rien, si ce n'est à couper un bras à Skallox. Un des Red Lanterns dont on se fiche un peu puisqu'à part les trois cité plus hauts, les autres n'ont aucun traitement de fond (par rapport au premier tome où il y avait un peu de développement à ce niveau, à croire que c'était vraiment du temps perdu). Cela sert clairement de remplissage, d'ailleurs, voir Atrocitus parcourir l'univers pour retrouver Abysmus, ça à un peu l'effet contraire de celui désiré...
Coté dessins, Miguel Sepulvida assure la majorité de ce tome. Et son style ainsi que ses pages sont franchement magnifiques. Il s'occupe même de dessiné le numéro de Stormwatch en tie-in à la série, pour le coup, ça casse un peu moins l'ambiance que prévu. Reste les deux trois autres numéros repris par d'autres dessinateurs au style bien différents et plus "nineties", brisant un peu la beauté de l'ensemble. L'écart est trop grand. Alors, l'omniprésence de rouge oblige à ne pas se demander où nous sommes arrivés, mais on tique quand même quand à la différence entre les pages.
Y'a du mieux. C'est ainsi que je vois les choses. A défaut d'être mou du genou, même si il reste du remplissage, ça part pour le coup un peu trop dans tout les sens mais au moins, on a l'impression de voir les personnages évoluer et prendre de l'importance (enfin, pour les trois principaux du moins). On se passerait pas des phases de recherches inutile d'Atrocitus, et des "revirements" un peu facile de Bleez (surtout) dans ce tome, mais soit. Soyons optimiste pour la suite ! Même si le crossover Rise of the Third Army approche...