Je me rappelle, il y a 5 ans ( putain déjà 5 ans ) de la baffe que m'avait foutu le 1er tome de The Grocery.
L'histoire était violente, sans concession ( il parle dans ce volume de The Wire mais ils ont été bien plus loin en frôlant par moment l'extrême limite ) avec un sous texte social très présent ( la crise financière dans une Amérique ultra violente ).
Les enfoirés étaient légions et les gentils s'en prenaient pleins la gueule ( pauvre Washington ) comme si les auteurs voulaient nous montrer qu'il n'y avait pas de lumière au bout du tunnel.
La baffe avait été si énorme qu'au final je suis un peu redescendu sur les tomes suivants (attention, ça restait de grande qualité avec une belle moyenne de 8 pour l'ensemble) , l'univers était balisé, le ton avait été donné et il nous restait plus qu'à espérer que l'espoir pointe un peu le bout de son nez lors de cette conclusion .
Bon pour l'espoir, on repassera.
Par contre, Aurélien Ducoudray et Guillaume Singelin nous ont offert une fin digne de ce nom à une des meilleures séries du label 619.
Pour ce tome, c'est place à la politique et quand on a un !%@ comme **Ellis One comme candidat, il faut s'attendre aux pires saloperies.
Communication avec attentats orchestrés, éliminations des divers opposants, milices privées etc , etc
Le quartier ne peut que compter sur notre pauvre épicier qui ne sait même dans quel guêpier il se fourre.
Je ne vous le cache pas, plusieurs personnages vont y passer souvent de façon expéditive et brutale
une nouvelle fois, pauvre Washington qui n'aura pas pu sortir de son rôle de bouc-émissaire. D'ailleurs, si j'applaudis le jusqu'au boutisme du scénariste, je suis un peu triste de l'avoir vu partir sans réel moment de gloire.. Mais bon, ce traitement est justement une des forces de la série
Hormis la conclusion, la grande réussite de cet album est son épilogue qui met en parallèle la vie d'adulte de Sixteen et Elliott.
Jusqu'à la fin, les auteurs n'auront pas épargné leurs personnages, la rédemption n'étant pas toujours la solution à une vie meilleure (constat ô combien terrible et réaliste ).
Après Mutafakaz et Freak's Squeele, c'est autour de The Grocery de fermer ses portes.
Le hasard a voulu qu'en à peine 1 an, le label 619 voit la conclusion de ses 3 plus grosses séries.
Si on ne doute pas que les auteurs ont encore des tas de choses à nous faire découvrir, il va être intéressant de voir les projets à venir et même si certain risque d'être dans le même univers ( film Mutafakaz, l'univers de Freak's Squeele qui a encore des tas de choses à développer ... ), on espère aussi revoir le duo Ducoudray / Singelin sur un projet d'envergure.
Il le mérite en tant qu'auteur et nous le méritons en tant que lecteur.