Grant Morrison est un scénariste atypique surtout quand il écrit dans le label Vertigo. Dans cet album, on ne retrouve pas ses marottes habituelles comme les complots, la rebellion, l'anticonformisme, le sexe...
Ici, le scénariste joue sur la religion, non pas le chamanisme comme il l'a déjà fait mais bien sûr la chrétienté. Mais comme toujours, ce n'est que la partie immergée de l'intrigue.
Morrison ne s'intéresse au final que peu au meurtre mais surtout à ses personnages. Pour une fois, aucun n'est excentrique mais ils sont tous spéciaux que ce soit la journaliste aux dents longues prêtes à tout pour réussir, l'inspecteur qui a des visions et qui cherche un grand tout dans cette affaire qui semble le seul à en voir l'importance.
La religion a donc une place importante, très difficile à vous décrire sans révéler la fin de l'intrigue.
Grant utilise une écriture plus sobre que d'habitude. Les dialogues sont diablement efficaces et une sorte de contemplation mélancolique ressort de l'histoire. Cette impression est renforcée par le dessin de Jon J. Muth qui livre de superbes planches peintes. Le style est magnifique et les couleurs sont très soignées créant une ambiance bien particulière.
Au final, une histoire spéciale qui demandera plusieurs lectures comme souvent avec Morrison pour bien intégrer l'ensemble. Malgré tout, pour les allergiques du scénariste écossais, c'est l'un de ses récits les plus accessibles et les plus sobres mais toujours avec une grande rigueur dans l'écriture surtout la fin sujette à plusieurs interprétations.