Segmenté en deux volumes, The Nice House On The Lake est la nouvelle frappe fraîchement débarquée dans l'écurie de Urban Comics, avec à la barre James Tynion IV ( Batman Metal, Something Is Killing The Children, The Department of Truth) et Alvaro Martinez (Batman Metal, Batman Eternal).
Deux cadors du genre qui offre ici un pur concentré de thriller en huis clos sur fond de fin du monde.
Les Dix petits humains
Ils sont dix. Dix personnes, plus ou moins liées entre elles, ayant un point commun : elles connaissent toutes Walter, leur ami de toujours. Alors quand celui-ci leur propose une semaine de vacances dans sa maison au fin fond du Wisconsin en guise de retrouvailles, comment refuser ? Cependant, leur séjour idyllique va très vite ressembler à un pur cauchemar, dont il ne semble y avoir aucune issue joyeuse... Et si Walter n'était pas ce qu'il prétend être ? Et si c'était la fin du monde ?
The Nice House On The Lake s'impose déjà comme la référence comics indé de l'année en proposant une recette de thriller haletant original avec un canevas graphique somptueux. L'œuvre, bardée de mystères, forme une couche noirâtre à la surface du lac surplombant la demeure de Walter, lieu d'une machination qui semble dépasser tous les protagonistes.
Tous représentés par un symbole et une caractéristique clé de leur personnalité, ils devront tout mettre en œuvre s'ils désirent comprendre le pourquoi du comment ils sont arrivés dans cette prison dorée. La quête de réponse impliquera de découvrir, pour chaque protagoniste, le lien intime qui les liaient à Walter, et chaque nouveau point de vue assombrira davantage votre jugement...ou pas.
Ce microcosme humain est l'opportunité rêvée pour James Tynion IV d'offrir une galerie de personnages variée, qui ne seront pas tous traités avec la même densité (on pense notamment au personnage du Reporter, par exemple) mais qui auront tous pour pinacle leur relation avec Walter.
Au milieu de leur recherche d'échappatoire, le comics aborde ainsi la thématique de comment réagir face à un évènement aussi improbable et cataclysmique que la fin du monde tel qu'on le connaît : comment continuer à vivre, dans une sorte de prison dorée, tandis que le reste de l'humanité n'est plus que braise ardente ? C'est finalement la question même du deuil qu'aborde Tynion IV avec The Nice House On The Lake, mais à un degré quantitatif plus important.
Il est appuyé dans sa vision par le talentueux Alvaro Martinez afin de conférer le meilleur écrin visuel possible à ce récit hors-normes. Hachuré et fugace, le trait du dessinateur devient une véritable fresque artistique ininterrompue au travers de compositions chargées et colorées, mises en avant dans le somptueux grand format proposé par Urban Comics.
Ce grand format appuie la mise en case originale, avec ses sens de lecture différent, ses supports diégétiques pour varier les formes de lecture (carnets de notes étalés sur la planche, conversations SMS, rapport de conversation...) afin d'offrir une expérience de lecture riche et immersive.
Cette immersion graphique et ce sens de l'intrigue donne à The Nice House On The Lake tous les atouts pour devenir le must-read de l'année.