Tout d'abord les auteurs, qui ont été choisi pour reprendre les « aventures » du personnages, sont un scénariste Irlandais Garth ENNIS et son collègue et ami dessinateur fétiche Steve DILLON, ayant déjà travaillé ensemble sur la série Hellblazer (Constantine au cinéma) et The Preacher. Deux séries à l'univers sombre et violent.
Le personnage, lui, est un « super héros » sans pouvoirs ; il est 100% humain pur jus avec tous ces excès et ses défauts.
D'ailleurs il n'a rien de « super », et encore bien moins d' « héroïque » en lui. Bref The Punisher est une sorte de Faucheuse ambulante, ivre de vengeance, un Justicier des rues qui feraient passer un Clint EASTWOOD dans « Inspecteur Harry », ou un Charles BRONSON dans « Un justicier dans la ville » pour de charmants et dévoués gardiens de la paix (le personnage lui-même du Punisher est apparue dans les comics à l'époque ou ces films là faisaient un carton au box-office).
Franck CASTLE de son nom civil, ancien militaire, puis agent de la CIA, s'est vu métamorphoser en âme vengeresse le jour où lors d'un pique-nique bucolique dans Central Park, sa femme et son fils ont été tué lors d'une fusillade entre gangsters. Depuis sans aucune pitié, sans aucun répit, il expédie ad patres tous les mafieux, truands et autres petites frappes qui ont le malheur de croiser son chemin.
Evoluant dans le même univers commun à tous les héros Marvel, il arrivera au Punisher de croiser d'autres Super héros (Ennis ne semblant pas aimer ces derniers, se fait un plaisir d'écorcher au passage ces figures emblématiques). Mais à leur regard, il fait tache. Qualifié par ces derniers de « Tueur psychopathe », de « Sadique » ou de « Boucher », The Punisher est une âme morte qui applique sont credo Policier/Juge/Bourreau de façon expéditive sans remords aucun, et sans prendre de gants. Il ne recule devant aucun sévices, aucune torture, pour arriver à ses fins, même si la plupart du temps il assène sa justice à coup de 9mm.
Voilà pour le personnage, quant aux neuf volumes repris dans cette Intégrale, il s'agit d'un cycle complet mettant en scène The Punisher dans sa croisade anti-criminelle.
Il sera notamment aux prises avec Ma Gnocchi, la vieille mama chef d'une puissante organisation maffieuse ; à un tueur surhumain appelé Le Russe, "homme" des plus atypiques; ou un groupe de Super Héros plus traditionnels voulant mettre un terme à la croisade sanglante du Punisher !
Le point commun à ces différentes histoires, en dehors du fait qu'elles ne sont pas toutes de la même qualité (changement de character design perturbant, degrés d'intérêt des scénarios etc..), est une violence extrême, voire caricaturale, un humour oscillant entre comique de l'absurde et humour noir grinçant et efficace.
Le Punisher est un personnage dérangeant dans l'absolu, et au premier degré, une caricature extrême des Justiciers à l'américaine des seventies, mais il est aussi un défouloir des plus agréable à lire, et un réel moment de détente et de légerté.
Ennis se justifie de vouloir faire passer un quelconque message, de véhiculer des valeurs d'une morale douteuse de violence ou de célébration d'auto-justice. Et heureusement au final, il n'y en a vraiment pas ! Ici pas de premier degrés qui tienne, il s'agit plutôt d'un défouloir tellement énorme, par moment, qu'il est difficile de rester sérieux à sa lecture. Au final on se laisse vite absorber par l'humour et l'ingéniosité toute humaine dont fait preuve The Punisher pour alimenter sa croisade infernale, et écorcher au passage le collant trop lisse de certains mythes américains.