The Sandman Overture est une préquelle à The Sandman. Publiée à un rythme lent (un chapitre par trimestre), s'étalant sur 6 chapitres, et plus de 20 ans après la série originelle, il s'agit donc d'une histoire courte, se déroulant avant, et après, The Sandman. Le tout est maintenant collecté dans une édition "deluxe", avec annotations et commentaires des auteurs.
Déjà, comme le dit Neil Gaiman, The Sandman Overture n'est pas un point d'entrée pour la série. Cette histoire éclaircit quelques points de la série originelle, et amène de nouvelles questions, mais surtout fait références à de multiples évènements qui ont/auront lieu entre The Sandman #1 et #75. L'histoire se passe même après ce qui est raconté dans "nuits éternelles", le dernier volume "bonus" contenant une histoire pour chaque Endless.
Et que nous raconte cette préquelle? Et bien un aspect de Dream meurt, quelque part dans l'Univers. Dream, Morpheus, Sandman, ressent cette perte, et doit découvrir la cause de cette mort, et remédier au problème. Pas que cela l'affecte, mais parce qu'il en est responsable. Et tout ceci a lieu au début du 20ème siècle terrestre.
On part donc pour une traversée à travers l'Univers, les Rêves et d'autres Royaumes assez occultes, à travers 6 chapitres. L'écriture est plaisante, c'est toujours un plaisir de revoir la famille des Endless et leurs joutes verbales. Dream est toujours glaçant et égocentrique, mais les intervenants s'en amusent, lui rejettent ses fautes au visage, et permettent d'en savoir plus sur le passé de cet être assez énigmatique, malgré sa série principale.
Mais la vraie performance est graphique. The Sandman, l'original, pêchait par ses graphismes, ses dessins à la qualité fluctuante, les couleurs très... 80/90s et un style assez rébutant maintenant. Mais ici, JH Williams 3 se surpasse. Chaque page est une explosion de couleurs, bourrée de détails, jouant avec les cases, les bulles, le sens de la lecture, manipulant le lecteur pour lui faire partager le périple désorientant de Dream. Cela m'a rappelé Watchmen, dans son utilisation très intelligente du format pour illustrer le propos.
Au final, The Sandman Overture propose une histoire intéressante, quoique limitée dans sa portée (c'est une préquelle, donc on connait d'avance son issue), mais surtout une vraie exploration du "roman graphique", une expérimentation créative et intelligente.