Critique numéro par numéro.
The Wild Storm #1 [Février]
Warren Ellis ramène à la vie le label WildStorm avec une nouvelle interprétation de cet univers. Ça se passe dans une série prévue en 24 numéros et de laquelle découleront 3 ou 4 séries spin-off qui arriveront petit à petit. C'est donc reboot moderne de cet univers, qui ne demande pas d'avoir lu les séries d'origines pour comprendre.
Dans ce premier numéro on retrouve bien la touche Warren Ellis. L'univers reste très nébuleux, posé par petites touches qui s'assemblent comme un puzzle, la présentation des personnages est réduite à son strict minimum et on en découvrira plus sur eux petit à petit. Et surtout, on nous bombarde de factions avec des noms en acronymes, que ce soit des agences gouvernementales paramilitaires black-ops, des entreprises ou d'autres organisations mystérieuses du genre dont les objectifs restent très flous.
Et à côté de ça, on retrouve les personnages flegmatiques de Warren Ellis, souvent assez froids et sobres et qui sortent des petites vannes d'humour noir qui font mouche dans des dialogues plutôt bien ficelés.
C'est agréable à lire, surtout que le style graphique de Jon Davis-Hunt est plutôt solide (même si ses personnages ne sont pas des monstres de charisme et ont des visages un peu similaires les uns au autres et ça ne va pas être simple de retenir les noms de tout ce petit monde). Mais l'intrigue reste floue et pas vraiment hyper accrocheuse pour le moment. Et ça manque peut-être d'une bonne scène d'action à la Ellis pour mettre tout le monde d'accord. Pour le coup, à part la scène pivot du numéro, ça reste beaucoup de discussions mystérieuses et secrètes dont on ne comprend pas forcément tous les tenants et les aboutissants.
Donc bon, à voir où la suite nous amènera. [7]
The Wild Storm #2 [Mars]
Warren Ellis poursuit tranquillement sa série. Pas de grosses scènes d'action dans ce numéro qui sert surtout à présenter les différentes factions et leurs objectifs à court terme. On a aussi un peu plus d'infos sur ce que pourrait être cette femme-robot vue dans le premier numéro et une piste sur l'origine de ses pouvoirs. Il y a aussi quelques éléments ci et là sur des persos plus déconnectés de l'intrigue principale qui auront sûrement un rôle à jouer plus tard.
Pour l'instant on manque un peu de scènes fortes qui nous ferait dire que c'est une série à suivre absolument. Il y a des bases intéressantes, il y a le potentiel d'aller vers quelque chose de vraiment bien au vu des pistes posées, et les thématiques de fond (sur le transhumanisme, les grandes corporations, les services secrets, leurs jeux de pouvoirs, leur rapport aux individus...) qui sont esquissées peuvent vraiment être passionnantes, mais il faudra voir ce que Ellis fait dans les prochains numéros. Là on a beaucoup de blabla technique, bien écrit, certes, mais qui manque un peu de rythme et qui demande d'être toujours bien concentré pour tout suivre. En un sens, on est très proche de l'ambiance de son titre Image "Injection".
Je reste curieux pour la suite, même si je ne suis pas non plus encore sur d'acheter le prochain numéro. Côté dessins, c'est toujours très bien, avec un bon niveau de détails sur les décors, mais le fait de ne jamais voir de figurants dans le fond donne l'impression que New-York est dépeuplée et qu'ils sont seuls sur Terre et c'est assez étrange. Et bémol sur le changement de coloriste dès le second numéro, surtout que le nouveau est pas incroyable (même si y a quelques cases, notamment au niveau des décors, réussies). [7]