J’aime beaucoup le trait de Nagabe et l’atmosphère qui se dégage de ces dessins. Les animaux anthropomorphes ça me parle aussi. Et ici on a les deux !
C’est donc sans à priori que j’me suis lancé dans la lecture.
Et c’est seulement après la 2e histoires courtes que j’ai compris : c’est un Boys Love que j’ai dans les mains !
J’ai déjà lu des Boys Love et j’ai pas spécialement accroché, pas pour le thème ou quoi, mais bien pour le déroulement et l’habillage de l’histoire façon Shojo « gnangnan ». Et chuis totalement hermétique à ça.
Ce qui n’est pas le cas de ces 8 histoires courtes… Par contre je ne peux pas dire que les relations évoquées dans ce recueil soient toutes très saines. Car objectivement la plupart ne le sont pas.
Entre celui qui drogue (façon GHB) pour arriver a ses fins, celui qui ment pour isoler celui dont il est amoureux, la relation « bizarre » entre l’élève et le vieux prof, la relation dominant/dominé teinté de SM, ou la découverte de la sexualité de ces 2 pré-ados y’a quelques trucs ou j’me suis dit « wai tendu quand même ». Même si tout reste très soft, suggéré ou insinué et qu’on tombe jamais dans le vulgaire, quand on lit entre les lignes, et bien tout n’est pas « blanc-blanc » en tous cas via mon prisme. L’auteur se sert plutôt habilement du caractère et des particularités physiques des animaux mis en scènes pour asseoir et illustrer son propos et faut avouer que ça marche plutôt pas mal…
Chaque histoire est indépendante et met en scène un nouveau couple/duo et une nouvelle situations avec l’école comme toile de fond. En gros rien de bien nouveau à ce niveau. Si ce n’est le coup de crayon et le talent de Nagabe a mettre en scène et illustrer ces situations qui est pour moi le principal intérêt de ce recueil.
On sent bien que graphiquement l’auteur s’est fait plaisir en mettant en scène cette académie de magie qui rappelle immanquablement Poudlard par son décor ou même par ses personnages. Impossible en effet de pas faire de lien entre les 2 œuvres, tant les petites références sont nombreuses.
Pour le reste ça se lit, certains éléments sont touchants, les différents caractères des personnages sont bien retranscris et nourrissent le récit dont ils sont le héros.
En même temps chuis loin d’être la cible de ce genre de lecture, mais je dois bien reconnaitre que j’ai pas passé un mauvais moment lors de ma lecture -malgré les quelques réserves évoquées plus haut- et que j’ai enchainé le tome d’une traite. Ca repose en grande partie sur le talent graphique de Nagabe mais pas que, l’auteure a un vrai talent pour raconter les histoires, créer des ambiances avec une cohérence graphique et narrative, l’un nourrissant l’autre et vice-versa. Et rien que pour ça , limite ça vaut le coup !
Komikku livre ici un livre grand format avec une jolie couverture en vernis sélectif et des pages couleurs en ouverture de tome. Entre les histoires de petites fiches sur les animaux qui peuplent ce recueil prennent place. Et en fin de tome on trouve même quelques gags en 4 cases sur les personnages.
En bref, un recueil très complet, à l’ambiance unique…