Tintin au pays de l'impro
Après avoir dévoilé au monde ébahi l'infecte réalité communiste et le mode de vie pitoyable des suppôts de Lénine, Tintin est envoyé en reportage au Congo afin d'encourager le carriérisme...
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le 22 juin 2011
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Après avoir dévoilé au monde ébahi l'infecte réalité communiste et le mode de vie pitoyable des suppôts de Lénine, Tintin est envoyé en reportage au Congo afin d'encourager le carriérisme colonialiste. En effet, le pays manquant cruellement de main d'oeuvre blanche, le directeur du Petit Vingtième, l'abbé Wallez, demande à son nouveau dessinateur phare, Hergé, d'envoyer son héros se cramer la houppe sous le soleil d'Afrique. Bien entendu, personne ne se souciait alors des vagues prétentions artistiques d'Hergé qui, après avoir démoli le système bolchevique, avait envie de faire de même avec... le capitalisme américain !
Oui, mais non, tu fais pas chier et tu l'envoies au Congo. Bon d'accord.
Finalement, alors qu'il s'agit clairement d'une propagande, Hergé réussit presque à faire une critique du colonialisme en jouant la carte du seul point de vue alors disponible à son époque: la naïveté !
Je dois avouer que la relecture des premières pages m'a un peu étonné: je me suis amusé. Les péripéties de ce pauvre Milou durant la traversée vers l'Afrique sont, je dois l'avouer, plutôt savoureuses. Tour à tour maladroit, vaniteux, héroïque et moqueur, le fox-terrier se révèle le complément indispensable à l'insupportable perfection de son maître. Tintin sait tout, connaît tout et, lorsque les dieux, fatigués de son arrogance, décident de le mettre dans une situation inextricablement mortelle, un coup de bol extraordinaire vient le tirer d'affaire. N'importe quel scénariste vous dira que c'est une très mauvaise façon de raconter une histoire.
Le problème de ce Tintin, c'est justement qu'il n'y a pas d'histoire. Il y a un contexte, oui, qui permet à Hergé de tester (en vain) ses talents d'improvisateur tout au long de la prépublication de cette bande-dessinée dans Le Petit Vingtième. Il s'en sort un poil mieux qu'Au pays des Soviets, d'une part parce que l'éternelle fuite en avant de Tintin est remplacée par une volonté d'agir, malheureusement maladroite et extrémiste, d'autre part parce que l'auteur garde étrangement toujours en tête son projet d'aventure en Amérique, en finissant par révéler le nom d'Al Capone comme véritable premier ennemi personnifié de Tintin, prévu pour une prochaine aventure. Pour l'instant, on doit se contenter d'un tueur à gages particulièrement incompétent, Tom, aussi désincarné que l'insipide Tintin lui-même.
Heureusement, il y a Milou.
Les péripéties s'enchaînent donc sans logique véritable et font montre d'un manque de maîtrise narrative évident. Pourtant, certaines réactions de Tintin décrites au premier degré sont, avec un minimum de recul, vraiment amusantes, à l'instar de cette scène où il oblige les paresseux noirs à remettre une locomotive endommagée sur les rails alors que lui... se contente de les regarder ! Et les massacres d'animaux, souvent surréalistes, m'ont parfois franchement amusés par leur côté excessif. Que voulez-vous, on ne voit pas tous les jours un Tintin obsédé par l'idée de tuer !
A part ces quelques scènes qui valent le coup d'oeil, il reste un portrait du psychisme colonialiste des années 30, intéressant dans un premier temps, mais rapidement chiant car bien trop répétitif.
Dieu merci, j'ai lu la réédition en couleur de 1946 qui, si elle ne propose que des décors minimalistes à base de prairies et d'arbres faméliques, a la judicieuse idée de passer des 115 pages originelles aux 62 plus conventionnelles. Je n'ai jamais autant apprécié le charcutage d'une oeuvre. Je suppose que c'était pour épargner les derniers éléphants que Tintin n'avait pas encore massacrés..
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le 22 juin 2011
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le 22 juin 2011
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Comme dans Tintin au pays des Soviets (en mieux quand même), le scenario est moyen, c'est manifestement une bd pour enfant qui ne s'intéresse pas trop à la vraisemblance. Surtout, c'est une bd qui...
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