Cinquième tome de la sage des Nains, Tiss du bouclier met en scène, une fois n'est pas coutume, une naine. La moitié féminine de ce peuple est en effet extrêmement discrète, que ce soit dans les romans, bandes dessinées ou films qui mettent en scène cette race guerrière.
Peuple fort en gueule et machiste au possible, les nains ne vivent guère que pour le combat, l'honneur et la virilité. Il s'agit donc ici d'une belle idée que de laisser la place à la gente féminine, place que Tiss devra conquérir de haute lutte, devant faire montre d’encore plus de ténacité que ses frères poilus.
C'est aussi le récit de la bravoure, de l'héroïsme nain qui tient face à l'adversité, constitué de créatures classiques mêlant brutalité et laideur. L'histoire se révèle donc forte et se termine en apothéose.
Si la partie narrative s'avère intéressante, le dessin souffre de quelques approximations. Les personnages sont correctement représentés mais leurs attitudes ne sont pas toujours parfaitement justes. De la même façon, les architectures et paysages tiennent la route sans être exceptionnels non plus. L'explosion finale est représentée de façon assez naïve, voire cartoonesque. Le dessinateur, Nicolas Demare, possède quelques qualités dans son dessin mais il lui reste des progrès à réaliser pour offrir au lecteur une saga visuelle qui soit impressionnante. Reste que la mise en couleurs, propre, rehausse souvent les illustrations.
Au final, c'est un tome qui brille davantage par son récit que par son dessin qui nous est offert.