Tolérance zéro - Métronom', tome 1 par Nonivuniconnu
De l'agacement, voilà ce que j'ai ressenti à la lecture de cette bande dessinée dont la préface par Enki Bilal annonçait pourtant le meilleur. Cette même préface, par ailleurs, dans laquelle Bilal trouve que, je cite, « écrire de la science fiction pure est devenue pratiquement impossible ». Pardon ? Nanmého, s'il y a bien un domaine où l'imagination n'est que peu bridée, c'est bien la SF. Qu'entend Bilal par « science fiction pure », je ne vois pas vraiment, et même s'il avait raison je ne saisis pas le bien qu'il semble penser de ce Metronom'.
Reconnaissons-le : le dessin est joli, détaillé, surtout s'agissant des paysages de la ville futuriste dans laquelle se déroulent les sombrent événements décrits. Je n'en dirais par contre pas autant des personnages dont les expressions m'ont laissé totalement indifférent. Mais la raison de mon agacement provient plutôt de l'histoire et de son contexte. Ce dernier est d'un classicisme effarant : un futur proche dans lequel un gouvernement fait passer ses réformes liberticides avec autant de tact qu'un brontosaure en rut sans que personne ne moufte. Personne ? Non, quelques idéalistes héroïques résistent encore et toujours au grand complot : un journaliste libertaire et une dame inquiète par la disparition de son mari éboueur de l'espace (une idée de métier qui m'aurait plu si l'auteur ne le soulignait pas de peur qu'on passe à côté). On apprend vite que quelque chose n'a pas tourné rond concernant la mission du mari de notre charmante héroïne et, pour tout dire, j'ai trouvé ça très mal raconté.
Donc voilà, je ne comprends pas. « Incroyable immersion dans un futur probable et angoissant » me dit ActuaBD sur la couverture... Comment ai-je pu tomber dans le panneau ? Je n'ai trouvé ça ni immersif, ni probable (si j'avais encore 16 ans, à la limite...), ni angoissant (il y a bien une bestiole bizarre dont on est censé s'inquiéter sauf que voilà, j'étais plus inquiet par la narration que le contenu lui-même). Au prix de la BD, croyez bien que je suis fâché de m'être laissé avoir.