L’hommage d’Alan Moore aux pulps, réédité en deux belles intégrales par Urban.
Ce premier volume plein de vie conte dans un premier temps les origines de Tom Strong et de sa famille avant de proposer différentes histoires courtes sans forcément de fil rouge mais qui débouchent mine de rien sur un vrai petit univers avec ses propres références et personnages récurrents.
La plume de Moore est détendue et taquine, avec pas mal d’allusions sexuelles et d’humour meta bien placé. Certaines histoires sont assez proches de nouvelles illustrées dans lesquelles on retrouve toute la qualité d’écriture du bonhomme. Le scénariste ne se met aucune limite et pousse fréquemment son récit à la frontière du surréaliste (en tout cas du bien barré), ce qui peut parfois se révéler un peu déstabilisant.
On retrouve principalement aux dessins Chris Sprouse (crédité comme co-créateur de la série) qui réalise un boulot assez génial dans un style lumineux et très clair. On apprécie les effets cinématographiques qui émaillent ces différents numéros (comme s’ils étaient filmés, les personnages évoluent dans un décor pratiquement fixe qui revient sur chaque case).
On suit avec plaisir les aventures de la famille Strong pour une lecture solide tout autant que particulière (on est quand même en présence d’une œuvre d’Alan Moore) à attaquer en connaissance de cause et avec tout le second degré qu’elle demande parfois.