Le premier tome de cette série montre quelques qualités, mais dans l’ensemble qui relèvent d’un certain ordinaire.
Graphiquement, le style est sûr, très vieille école des années 50/60, mais Pierre Frisano est aussi capable d’insérer des personnages historiques réels. L’ouvrage marche sur les pas de nombreuses oeuvres qui ont tenté déjà de raconter le XVIIIe siècle et la Révolution.
Un grand soin est pris à la reconstitution historique, tout en gardant une très belle capacité à s’en émanciper. La fiction, certes appuyée sur un schéma relativement classique (la vieille courtisane prend sous son aile une oie blanche pour en faire une dame de la haute), garde une grande liberté d’action et de représentation. L’équilibre entre réalité historique et fiction est très bon, à l’avantage de cette dernière, l’histoire n’étant tout au plus qu’un prétexte, un décor très présent mais jamais aliénant. Sur ce point, l’écriture demeure solide.
Mais, justement, cet équilibre se fait peut-être au détriment de la dynamique du récit, beaucoup trop simple et mollasson, sans aucun début de surprise. L’histoire se déroule sans accroc, trop pépère. Pas de quoi pimenter réellement la lecture et l’on s’ennuie presque. Je ne sais si je lirai la suite.
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