Tout seul, c'est l'histoire d'un homme "Tout seul", malformé et enfermé dans en phare depuis ça naissance. Prisonnier, il passe son temps à s'évader grâce à son dictionnaire... avec lui, il imagine le monde.
On découvre un être sensible, touchant, émouvant.
Chabouté prend son temps et heureusement, on voit le temps passé quand on est seul.
Il exploite l'espace à merveille, la mer à perte de vue, les vagues qui se fracassent, le phare solide, les mouettes à l'affût, les objets amenés par la marée.
Le premier humain visible apparaît seulement à la page 22, à bord du "Dahlia". On ne le verra parler à son matelot qu'à la page 28. Peu de dialogues mais il n'en faut pas plus. Chaque case raconte déjà énormément par son dessin en noir et blanc impeccable en plus d'un travail des ombres et lumières remarquable. Le découpage est limpide, rien n'est inutile.
Sur les dernières pages, j'ai eu un frisson. La BD se termine sur un dernier regard, du courage... la liberté.
Le plus grand pouvoir de l'être humain, c'est l'imagination.