Green Arrow est de retour. Il est toujours arrogant. Il se fout toujours de ses associés/amis/partenaires, oui, tout ça confondu. Il n’en a plus rien à faire non plus de sa société sur le déclin. Tout ce qu’il veut lui, c’est faire le pitre sur les toits de la ville de Seattle et s’embarquer dans des voyages avec des triplettes blondes agiles et bien roulées qui le portent soit disant en admiration. Ouais, ça en dit long sur le personnage. Pour la suite ? Bah comme d’hab, Green Arrow est un peu idiot alors il va tomber dans des embrouilles les plus futiles qui soient. Et les aventures qui suivent ne valent pas mieux. Il va même se retrouver en chine pour je ne sais quelles raisons. Enfin, pour être honnête, on s’en fiche… Un peu comme Ollie veut nous le laisser le croire en fait.



Clairement, au vu du premier tome et des histoires classiques que Krul et Jurgens nous ont pondus, nous étions en droit d’attendre un peu de ce second tome et de sa nouvelle équipe créative. Au delà du simple fait que les histoires du premier tome étaient tout sauf inspirées, Oliver Queen avait encore, semble-t-il, un fond de caractérisation cohérente. Mais pour briser tout suspens, et je sais que c’est difficile à croire, je trouve ce second tome encore plus nul que le premier. Oui vous pouvez le dire tout haut : « misère ! ». On a maintenant Ann Nocenti à l’écriture et Harvey Tolibao aux dessins. Avant de parler de ces derniers, attardons nous un peu sur les catastrophes que sont le scénario et la caractérisation de ce second tome.

Parlons de l’intrigue. Qu’est-ce que c’est que cette idée pour relancer une série ? Franchement ? Faire sortir Queen de sa cité sur un prétexte bidon : trois donzelles, des triplettes, qui jettent leur dévolu sur l’archer et montrent leur intérêt pour le personnage en l’attaquant ? Alors ok, derrière, il y a cette idée qu’elles vont permettre aussi à l’archer d’améliorer son arsenal, avec des micro-flèches et compagnie (idée qui sera reprise tout le long du tome, quand on tient une seule bonne idée, autant s’y accrocher, c’est le minimum). Mais après ? Voilà donc Green Arrow, qui n’a que ça à faire évidemment, va suivre les donzelles au Canada. Elles se font appeler par un nom commun à toutes, comme si elles n’étaient qu’une seule et même entité : Skylark (ne vous emballez pas, c’est une fausse bonne idée). Une poignée de mini-fléchettes, une invitation dans un labo, et surtout trois plantureuses blondes suffisent à Arrow pour quitter son giron natal et s’en ficher comme c’est pas permis. D’ailleurs, il renvoie barrer Naomie et Jax en leur laissant faire le sale boulot de couverture à sa place. Vous ne trouvez pas qu’il y a un léger problème de crédibilité vous ? Bon admettons… Admettons aussi que le mec ne prenne mais alors aucune précaution quant à sa réelle identité. Hop, on prend un jet privé au nom d’Oliver Queen. Hop, on s’envoie en l’air dans l’avion avec les trois demoiselles, le tout en enlevant son masque. Hop hop hop. C’est bon ? Vous avez réussi à avaler la pilule ? Non parce que perso je crois qu’elle est encore coincée quelques part dans ma trachée. Oui pardon, je vous dévoile un peu l’intrigue, mais en même temps, vu son intérêt, je pense que vous m’en excuserez. Bref. C’est bon donc ? Vous avez admis tout ça ? Maintenant je vais vous expliquer : Nocenti a une feinte pour traduire le comportement du personnage : des phéromones. Tadaaa ! Idée du siècle, merci de ne pas applaudir trop fort. Idée complètement appuyée par le fait qu’Oliver répond aux nanas quand il apprend la chose : « vous n’aviez pas besoin de phéromones pour m’attirer »… Voilà voilà… Je sens de l’embarras dans la salle. Vous pouvez sortir si vous voulez. Je comprend que vous vous sentiez mal.



Je vous passe les détails suivants mais en l’espace de trois numéros Oliver va passer pour mort auprès de ses amis et de Emerson (le type qui gère tout à Q-Core pendant qu’Oliver fait le pitre), se faire voler son ADN, combattre des bestioles génétiquement modifié, combattre un mec génétiquement modifié lui aussi, tomber amoureux et « perdre » l’amour de sa vie. Je vous jure, si on en croit les arcs suivants ça l’a vachement traumatisé cette histoire d’amour, si si. Pour info, il s’amourache d’une des trois petites blondes. Après ce qu’elles lui font subir, c’est d’une crédibilité, je ne vous raconte pas. Ouais, même les héros peuvent subir le syndrome « foudroyant » de Stockholm, qu’est-ce qu’il y a ?

La suite est tout aussi grotesque et sans intérêt. J’étais parti pour vous résumer tout ça, mais je me suis dit que ce serait une perte de temps. Non seulement les intrigues ne brillent pas par leur originalité, mais en plus, elles sont terriblement longue à se développer. Même le quatrième chapitre (qui correspond au numéro 10), qui est pourtant une histoire stand-alone auto-contenue, est juste longue et chiante comme la pluie. Vous vous souvenez peut-être des critiques concernant la série Superman par Goerge Pérez. Des cases pleines de textes et de bulles de partout. Pour moi, elles avaient au moins le mérite de développer énormément la caractérisation des personnages. Ici, on a la même chose : une BD verbeuse comme c’est pas permis et qu’on met des plombes à lire. Sauf que contrairement à Pérez qui brasse des bonnes idées (même si ça peut toujours être soumis à discussion), ici Nocenti brasse du vide. Du vide qu’elle n’arrive désespérément pas à remplir. On a l’impression qu’elle se cherche tout le long du tome sans réussir à se trouver, en enchaînant les mots comme la dernière des pigistes, en espérant que l’illumination et l’imagination vont apparaître d’un coup. C’est assez triste. Voir pathétique. Mais je deviens méchant là.



J’ai déjà évoqué la caractérisation médiocre d’Oliver Queen, et des prétextes bidons qui ressortent pour excuser ses faux pas. Déjà que je ne l’avais pas forcément trouvé agréable dans le premier tome, ici il est juste horrible. Je le déteste royalement. Ce petit con, pardonnez moi, mérite clairement ce que Lemire va lui faire subir (et dire que le pauvre a du se taper la lecture des numéros précédents pour entamer son run…). La caractérisation sonne faux sur toute la ligne, si bien qu’on finit justement par en détester le personnage. Oui, Queen a toujours était un peu arrogant, un peu impulsif, mais là il devient juste la caricature de lui-même. Et que dire de sa capacité à masquer son identité secrète ? Batman se foutrait bien de sa gueule, tu m’étonnes qu’ils n’en veulent pas dans la Justice League ! Et que dire de ces vilains qui, malgré le peu de précaution du héros, ne se rendent même pas compte qu’il s’agit de la même personne ? Arrêtons là le massacre…

Les dessins maintenant. Au moins, dans le dernier tome, la BD gardait un certain charme, un peu vieillot certes, mais agréable. Ben oubliez ça. Ici, nous avons Harvey Tolibao au crayon. Et que dire… soit le mec sait vraiment pas dessiner soit il ne sait pas dessiner dans l’urgence (ce que me confirmerait son Deviant Art qui nous offre pourtant de bien belles illustrations). A noter qu’il s’est occupé de deux numéros de New Guardians que j’ai aussi personnellement trouvé assez laids. Il faut signaler aussi qu’il n’est pas présent sur tout le tome, faute de temps sans doute (ça confirme encore mes propos). Mais je n’aime tellement pas son trait que quand ce n’est pas lui, ça me repose les yeux ! Ses visages, je crois que c’est le pire, sont juste horribles. Je vous laisse ci-dessous quelques morceaux choisis dont la tête d’ Oliver Queen pour que vous vous fassiez votre propre idée. C’est juste une horreur non ? Je sais qu’on est rarement objectif quand on parle de dessins mais là, franchement, rassurez moi, vous trouvez ça moche aussi non ? Vous ne trouvez pas qu’il fait peur Ollie avec cette tête ? Ses nanas sont encore pas trop mal réussies, enfin si on veut, mais le reste… Au secours. D’ailleurs, les visages des mecs, ce sont tous les mêmes. A tel point que certaines fois, tu sais plus trop si c’est un mec blond de passage ou Oliver. Tu m’étonnes que les vilains n’arrivent pas à se rendre compte que c’est Green Arrow, tout les mecs ont la même tronche, facile comme parade !



Sur le dernier chapitre (le numéro #13), c’est Freddie Williams II. Et là c’est la libération. Franchement, quelle bonheur ! Même l’intrigue a l’air de s’être améliorée du coup. Ok, la base est toujours complètement idiote (Oliver se retrouve en chine et combat des zombies, cherchez pas…), mais l’action bien présente et les planches du dessinateur font du bien. Tellement que je m’attacherais presque à cette Suzie Ming (un genre de samouraï qui en apprendrait certainement à Katanna) malgré le fait qu’elle soit incapable de voir que Green Arrow, c’est Oliver (faut vraiment qu’ils revoient son costume parce que là c’est ridicule, plus encore que Clark Kent et Superman).

Green Arrow tombe donc au plus bas. Un vrai drame. Et je ne pensais pas que ce soit possible. Généralement, les changements d’équipes créatives, quand ils sont fait dans le but de relever une série, ça ne change rien et au mieux, ça s’améliore. Mais là, c’est comme si les mecs avaient piqué la pelle aux précédents pour continuer de creuser la tombe du personnage. Et y’a encore 4 numéros à supporter comme ça. Je sais pas comment va se présenter le prochain tome (qui inclura aussi le #0), mais je sens que Lemire va en pâtir. Parce que ce n’est certainement plus un secret pour ceux qui suivent, mais depuis la publication du numéro #17, on est en droit d’espérer qu’il va sauver la série. Vivement, parce que là, nous agonisons en même temps qu’Ollie.
Freytaw
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le 8 mars 2013

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