Le troisième tome de la série était une référence en humour, parsemant l'odyssée de nos héros par des rencontres hilarantes. Ce sixième mérite la palme en ce qui concerne l'humour dans une situation fixe. En effet, Arleston livre ici son « Tetram et Waha légionnaires » toujours dans cette idée de produire l'Astérix des temps modernes (comparer les deux albums dans leur structure serait assez passionnant).
Ainsi, les gags fonctionnent à merveille et on sent vraiment nos amis Trolls à l'aise dans le contexte militaire, avec leur logique et leurs prouesses physiques tapes à l’œil, cocktail étrange aux résultats très drôles. Par ailleurs, la série use à bon escient de sa propre continuité. On retrouve des blagues, des personnages perdus de vue, des éléments qui se prolongent. Les baronnies de Lanfeust sont également plaisantes à retrouver pour les habitués de Troy.
Arleston nous offre à plusieurs moments des passages très touchants pour cette famille, celles de tous ces enfants blottis contre leur père, d'un Tetram apprenant la grossesse de sa femme, ou encore sa peur de blesser Waha à cause de son enchantement. Rappelons que Waha est une humaine mais l'amour qu'il porte à cette fille adoptive se veut sincère, loin de tomber dans le ridicule comme certains y céderaient. Une critique de la télé-réalité pointe aussi le bout de son nez, avec un scénariste qui dénonce un phénomène dont la véritable ampleur était à venir.