Ça y est, Trolls de Troy prend forme :
ce second one-shot trouve enfin un agréable rythme de croisière entre les gags et l’aventure, entre la narration principale et de nécessaires respirations.
Du village maintenant de familier de Phalompe, Téträm et Waha sont téléportés dans les baronnies, de l’autre côté de la planète, où la magie ne règne pas à tous les coins de forêt. C’est toujours l’univers de Troy, familier, mais pas celui des trolls et c’est dépaysant. Et la narration se rythme plaisamment grâce à l’alternance, de bout en bout équilibrée, des séquences et des points de vue. Tandis que Teträm, Waha et les deux petits trolls vivent leurs aventures à l’autre bout du monde, Puitepée et Pröfy en profitent au calme devant un plateau thé et lait par le truchement de la magie du vieux sorcier troll, comme une émission de télé-réalité. D’allers retours entre ceux-là et l’action principale, le rythme emporte le lecteur savoureusement.
Pour confirmer la tendance, une courte séquence de huit cases de la guerrière Guewan, face caméra plan taille, pour raconter le hors-champ, et surtout un deus ex machina de magie, pour une fois venant de quelqu’un d’autre que Waha, et faisant sens : puisque c’est la magie d’un humain qui a transporté les trolls de leur village au château du baron, « il y a forcément une solution… il doit faire ce qu’il a déjà fait, mais à l’envers, non ? » Belle trouvaille, simple mais efficace. Qui justifie l’immédiat du retour, parfait.
Et pour finir d’assumer pleinement l’influence des fameux gaulois irréductibles, la dernière page et la dernière case de l’album rassemblent les nombreux trolls du village autour d’un joyeux banquet nocturne, avec de belles notes d’humour.
Matthieu Marsan-Bacheré