Après un Civil War II qui a un peu détourné l'équipe de son objectif, et qui a un peu cassé l'élan de la série qui avait pourtant plutôt bien démarré, les Ultimates sont de retour pour une seconde saison qui s'annonce comme un retour au cosmique pur et dur.
Par contre il faudra faire avec l’absence de l'excellent Kenneth Rocafort, remplacé par le très étrange Travel Foreman qui peut à la fois faire des bonnes choses et d'autres absolument horribles. Il est vraiment très inégal. Mais force est de constater que la bizarrerie de son trait colle plutôt bien avec un titre qui se veux cosmique, surtout en terme de designs. L'apparence qu'il imagine à la nouvelle entité Logos est absolument incroyable et vient apporter une variété bienvenue à côté des entités imaginées par Kirby, Ditko ou Starlin. Et pareillement, le relooking de l'Anti-Man est pas mal du tout. Là où Rocafort revendiquait vraiment l'héritage Kirby dans ses designs, Foreman va chercher des influences plus diverses et c'est intéressant.
Mais bon, c'est clairement pas un titre super beau non plus.
A part ça, côté scénario, c'est vraiment plaisant puisque ça reprend sur toutes les fondations qu'a posé Ewing en saison 1, avec un objectif bien précis pour les personnages, à savoir découvrir qui est responsable de l'enchaînement d'Eternity. Avec ce cap bien précis de posé, suivre la série est très agréable puisqu'on a toujours envie d'en savoir un peu plus sur ce mystère. En outre, en parallèle, Ewing continue de nous donner des petites infos sur le fonctionnement des déités cosmiques post-Secret Wars de 2015, et il a pas mal de très bonnes idées à ce niveau là. Sur le plan plus humain, Ewing continue de travailler les personnages mais ce n'est fondamentalement pas le point fort de la série. Ils n'évoluent pas spécialement dans une direction précise, et ils ont peu de problématiques personnelles à gérer, à part peut être Monica, qui peine toujours à retrouver, sous la plume d'Ewing le charisme qu'elle avait chez Ellis (dans l'excellente série Nextwave).
Nos héros doivent aussi affronter les Troubleshooters, un concept repris du New Universe et adapté pour l'univers Marvel principal. Ce qui est plaisant est que les concepts des personnages sont variés, mais on ne peut pas dire qu'ils aient des apparences très charismatiques et qu'ils soient vraiment convaincants. Je ne sais pas si on les reverra un jour, et si on ne les revoit pas, sera t-on vraiment triste ?
Mais pour conclure, un tome vraiment très agréable à lire. Comme d'hab' avec Ewing, c'est pas le sommet de ce qui se fait chez Marvel, mais y a toujours une bonne utilisation de l'univers partagé (d'ailleurs il donne une explication convaincante au mystérieuse être céleste du début de Civil War II, merci à lui) et de la continuité. Et il écrit le cosmique de manière assez intéressante, même si il aime un peu trop se perdre dans les high-concepts à mon goût (mais c'est le piège facile de la S-F, dans lequel tombe allègrement les auteurs. Tout le monde n'est pas Kirby.)