Ha ben voilà un chouette album.


On trouve de l'action digne d'une bonne série B. Sans doute la mise en place est-elle un peu lente (je ne suis pas fan des explications en voix off qui rappellent la situation familiale de Soda, c'est surtout une perte de place... je me demande d'ailleurs comment ils vont faire dans le tome 14 qui est censé reprendre là où on s'est arrêté dans le tome 13), mais quand ça démarre, ça fonctionne bien. Comme dans le tome 2, tout va très vite, mais puisqu'il n'y a pas de mystère sur lequel jouer, ça ne dérange pas ; on peut seulement regretter que l'auteur n'ait pas poussé un peu plus loin l'ironie dramatique autour de l'oncle Fortescue.


L'action est vraiment bien rythmée, notamment grâce à un découpage efficace et cinématographique. Gazzotti semble plus à l'aise dans ce registre, il parvient à chaque fois à placer le bon cadrage pour faire passer une idée tout en ayant l'audace de faire des gros plans. Il est amusant aussi de constater les différences entre le style Warnant et le style Gazzotti. Le passage de l'un à l'autre ne pose aucun problème et pourtant c'est énorme : le premier est nettement plus brut, plus jeté là où le second est plus méticuleux (le canon est plus travaillé et respecté, et il joue bien plus avec le body language) ; le premier propose un humour sympathique à sa sauce, le second s'inspire largement de ce qu'il a pu observer en tant qu'assistant de Tome et Janry ; Warnant mettait du détail mais sans en faire trop, Gazzo a tendance à en mettre beaucoup plus, quitte à casser la beauté d'un corps (trop de plis) ; les deux utilisent des pleins et des déliés, mais les placent à des endroits différents (par exemple Warnant met rarement des pleins dans les replis d'un vêtement contrairement à Gazzo). En gros, je trouve que la transition Warnant-Gazzo passe beaucoup mieux que celle de Gazzo à Verlinden.


Bref, j'ai passé un bon moment à la lecture de cet album.


PS : j'ai récemment lu une interview de Warnant qui dit éprouver encore aujourd'hui de la tristesse par rapport à son abandon de la série ; non pas qu'il aimerait y revenir, mais juste qu'il a la sensation d'avoir raté une étape de sa vie. Il précise aussi qu'il n'a jamais lu les albums. Il raconte aussi qu'il aimerait refaire de la BD, il a d'ailleurs un projet personnel en chantier qu'il 'na encore proposé à personne, mais ce serait selon la technique 3D qu'il chérit tant. Bon, cette interview date, Dan n'était même pas encore pressenti pour reprendre la série à l'époque (mais le tome 12 était sorti).

Fatpooper
7
Écrit par

Créée

le 12 févr. 2016

Critique lue 243 fois

5 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 243 fois

5

D'autres avis sur Tu ne buteras point - Soda, tome 3

Tu ne buteras point - Soda, tome 3
666Raziel
8

L'avis de 666Raziel sur la série (tomes 1 à 12)

Voilà une série comme on aimerait en voir plus souvent. Un concept de base simple et original. Une réalisation intéressante et sans faille. Des scénarios indépendants dont la qualité sait rester...

le 7 avr. 2014

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

122 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

120 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

107 j'aime

55