La relation entre le Batman et son Robin, c'est quelque chose de beau. C'est léger, c'est joyeux, c'est fait de bienveillance et d'admiration, il y a de la confiance, bref, c'est tout rose de partout. Sauf que ça, c'était avant. C'était du temps de Drake, Todd ( un peu moins mais quand même) et Drake. Mais depuis le run de Morrison sur le Batverse, un nouveau Robin a fait son apparition, inaugurant pour la première fois un Dynamic Duo Wayne & Son. Sauf que ces deux-là sont de véritables étrangers l'un pour l'autre, encore plus que dans une relation père/fils traditionnelle... D'où l'intérêt d'une série Batman & Robin, dont voici les premiers volumes des New 52.
Alors que Bruce et Damian ont encore du mal à se comprendre, une nouvelle menace arrive à Gotham, sous la forme d'une vieille connaissance de Bruce se faisant appeler Personne... Celui-ci n'est pas un criminel ordinaire, et semble vouloir s'attaquer directement à la relation qui unit les deux Wayne, dont il semble tout savoir...
Donc, ça fonctionne super bien, en fait. Damian est un personnage que je trouve très attachant, complexe et torturé, et tout est fait pour mettre à l'épreuve le jeune héros et son vétéran de père, qui tente de réprimer les instincts meurtrier de son fils et de maintenir la communication avec lui. Le gros intérêt de Damian, c'est qu'il est totalement imprévisible, là où ses prédécesseurs étaient assez facilement cernables. Le noeud de l'intrigue est bel et bien cette difficulté à communiquer, et si l'on peut dire que c'est du déjà vu, ça reste efficace, et totalement cohérent avec les personnages dont il est question. Tomasi livre donc un scénario crédible et prenant, ça se lit tout seul.
Les dessins de Gleason ne sont pas en reste non plus. Il parvient à transmettre avec beaucoup de naturel les émotions, et tous les dessins sont de jolies réussites. Je regrette néanmoins que la colorisation soit si tranchée, ça manque de sensibilité alors que certains dessins gagneraient à se voir accorder plus de soin. C'est une des grosses tristesses que j'ai par rapport à la BD d'aujourd'hui, c'est le recours systématique à des colos numériques. C'est très beau, souvent, mais ça enlève clairement tout une sensibilité au rendu visuel de l'oeuvre.
La série Batman & Robin est donc à mon sens un incontournable des New 52, une série qui se démarque naturellement.