Critique numéro par numéro.
The Ultimates #1 [Novembre]
Plutôt sympa ce premier épisode.
Les dessins de Rocafort jouent un grand rôle dans l'appréciation de ce numéro puisque le dessinateur se lâche vraiment et on le sent tout à fait à l'aise. Tous les persos sont badass à souhait, en particulier Black Panther qui est encore plus classe que d'habitude, et on a le droit à de beaux panoramas cosmiques, à des créatures aliens biens tordues comme il faut et à un Galactus superbe. C'est vraiment très cool.
Et ce qui est bien avec cette série, c'est qu'on à l'air de repartir vers du cosmique étrange à l'ancienne, et pas dans du space-opera du pauvre comme dans les gardiens de Bendis. Ici on a des personnages surpuissants et dès le premier numéro on parle de Galactus, on est vraiment à un autre niveau. D'ailleurs, l'espèce de mission que semble avoir les Ultimates, de régler les problèmes galactiques, n'est finalement pas si éloignée que ça de celle d'origine des Gardiens, qui n'était pas de jouer les pirates de l'espace mais bien de protéger la galaxie de nouvelles crises intergalactiques... Ce qui semble avoir été un peu oublié.
Enfin bref, ce premier numéro de Ultimates présente les différents personnage, leur environnement et commence tranquillement leur première mission. Ce n'est pas vraiment trépidant, mais c'est agréable à suivre. Le fait que tous les héros soient hyper balèzes, et se la jouent un peu en permanence avec leurs petits sourires en coin, leur donne une sorte d'aura charismatique et on a bien envie de voir comment le redoutable Galactus va les recevoir. [7]
The Ultimates #2 [Décembre]
Bon bah très bien, là où Ewing la joue timide avec ces New Avengers pas terribles, sur Ultimates le scénariste sort vraiment le grand jeu. Il le confirme d'ailleurs en postface et ça fait plaisir.
Voici enfin Al Ewing ambitieux (et plus avec ses menaces clochardisantes du mois), qui s'autorise à faire de l'épique. Et il fait ça avec du cosmique, avec pleins d'hommage à Jack Kirby, avec une équipe de héros super badass et avec un Keneth Rocafort déchaîné aux dessins, visiblement très heureux de rendre hommage au King des comics et de pouvoir dessiner des personnages supers classes et des déferlements d'énergie. C'est vraiment du cosmique à l'ancienne, mais c'est ça qui en fait justement l'originalité comparé à ce qu'on a dans les comics actuels où c'est souvent de la resucée de Mass Effect/Star Wars/Star Trek. Ici on est dans la lignée de ce qu'on instauré Kirby/Starlin, mais avec une narration, un dessin et des personnages résolument modernes.
Bref c'est très cool, et en plus on a un récap' des origines de Galactus, ce qui n'est pas désagréable pour les nouveaux venus. Et sapristi, la classe du Galactus de Rocafort est incroyable. Il en impose tellement... Et le Black Panther de l'artiste est lui aussi parfait, surtout qu' Ewing l'écrit aussi très bien. Il a le côté prétentieux, orgueilleux du personnage qui fait tout son charisme. C'est un roi, il est intelligent, il est puissant, il est stratège et il n'a peur de rien, et on le sent. Et le voir provoquer Galactus est vraiment jouissif.
Et quand on accompagne ça de tous les autres héros qui ont eux aussi ce petit côté arrogant, sûr d'eux en permanence, notamment dans la manière d'être dessiné, et qui sont accompagnés de déferlements d'énergie, ça donne quelque chose de très sympa, un genre de fantasme de puissance et de charisme ultra plaisant, qu'on lit avec un grand sourire.
Ce que j'aime également, c'est qu'on sent que Ewing est dans le respect de la continuité et ose en même temps changer des choses, construire l'avenir. Ce qu'il propose à la fin du numéro est à ce niveau vraiment très intriguant et on a hâte de voir ce qu'il va en faire, surtout quand il annonce qu'il veux que son Ultimates soit à la hauteur de celui de Millar.
Donc, franchement, c'est vraiment encourageant pour la suite. Je ne croyais plus trop dans le potentiel de Ewing depuis les derniers numéros de Captain America & the Mighty Avengers et les premiers numéros de New Avengers, mais ce numéro redonne foi en lui. Affaire à suivre. [8]
The Ultimates #3 [Janvier]
Al Ewing évoque vite fait, en début de numéro, les répercussions de ce qui est arrivé à Galactus à la fin du #2, et il part ensuite directement sur un nouvel arc, gardant sans doute l'être cosmique pour plus tard. Nos héros vont donc s'atteler à essayer de réparer le temps, qui s'en est pris plein la gueule à cause des voyages dans le temps à répétition et des événements de Age of Ultron. Et pour réparer le temps, il faut aller à l'extérieur de l'univers, du multiverse, etc, puisqu'on ne répare pas une voiture en y étant à l'intérieur. Du coup, c'est le début d'un nouveau périple pour les Ultimates.
Avec ce voyage, j'ai un l'impression que les Ultimates reprennent un peu ce que faisait les fantastiques habituellement. Déjà que Galactus était un de leur vilain... Donc voilà, les Ultimates, c'est un peu les 4F en version cool (vu que tout le monde semblait trouver la First Family ringarde), avec Blue Marvel qui reprend le rôle de scientifique de Richards, et avec des héros qui ont la classe (merci Rocarfort) et des pouvoirs bien plus puissants et adaptés à leur tâche. Mais bon qu'importe si la série lorgne sur les plates bandes d'un titre qui de toute façon s'est fait annulé, puisque le plus important reste le fait que le titre continue d'être très agréable à lire.
C'est beau, les personnages de l'équipe sont toujours aussi sympathiques, j'aime bien le fait qu'ils essayent de "corriger" l'univers Marvel, et je suis fan des références à la continuité qu'Al Ewing balance dans tous les sens. Ici on revoit par exemple le nouveau Giant Man introduit dans l'annual d'Ant-Man de Spencer, il est fait allusion aux découvertes faites sur les particules Pym durant la série FF d'Allred, et on a même le droit à une référence à la mini-série d'origine de Blue Marvel. Bref, des références qui m'ont fait bien plaisir même si elles pourront paraître obscures pour certains. Mais pas de soucis, Ewing fait son boulot et ce qui doit être expliqué est expliqué.
Bref, j'attends de voir ce que la suite de leurs aventures va donner. Pour l'instant c'est très sympa, mais Ewing a ses défauts (notamment au niveau de la résolution des bastons, où c'est rarement réussi et intéressant), du coup je préfère ne pas trop m'enflammer non plus. [8]
The Ultimates #4 [Février]
Numéro centré sur Blue Marvel ce mois-ci. Tant mieux parce que j'adore ce perso, surtout qu'en plus, Ewing ici ressort des éléments de la très bonne mini où est apparu pour la première fois le personnage : Adam Legend of The Blue Marvel. On retrouve ainsi l'Anti-Man, son nemesis originel, et Ewing revisite aussi le passé du personnage pour lié ce qu'avait posé Grevioux (le créateur du personnage) avec les éléments introduits sur le personnage durant les séries Mighty Avengers.
Bref, les futurs lecteurs VF seront très content avec ces références à une mini jamais publiée sur Panini.
Et on notera aussi dans ce numéro une référence aux problèmes de mémoires qu'avait eu Carol Danvers durant l'arc The Ennemy Within. Ca doit bien être la première fois qu'un scénariste prend en compte cette histoire.
Le numéro en soit n'est pas hyper palpitant, puisqu'il s'agit surtout de réintroduire l'Anti-Man pour les lecteurs, et ça manque globalement un peu d'action et de temps de parole pour les membres de l'équipe autre que Blue Marvel, mais ça reste franchement plaisant à lire, surtout que Kenneth Rocafort reste très en forme aux dessins et nous sort des cases toujours très classes. Bon petit cliff également qui laisse espérer de bonnes choses pour la suite de la série.
Bref, une série d'équipe qui continue d'être solide. [7]
The Ultimates #5 [Mars]
Rocafort est déchaîné aux dessins et nous livre pas mal de pages magnifiques (la double page avec Eternity est franchement assez incroyable en son genre) et le nouveau look qu'il donne à l'Anti-Man est franchement très classe. De son côté Al Ewing écrit un épisode qui manque un peu de consistance en soi, mais qui d'un autre côté met pas mal d'éléments super chouette en place pour la suite. En plus, Ewing explicite clairement, dans les pages du comics, que le passé Marvel est en changement constant (expliquant ainsi les retcons regulières et les actualisations d'origin story) s'ancrant sur des faits marquants de la continuité.
Du coup la série continue d'être idéale pour les gros fans de cosmique, de continuité et des dessins de Rocafort qui en mettent plein la vue régulièrement. [7]
The Ultimates #6 [Avril]
Ce numéro d' Ultimates est en réalité entièrement consacré à Galactus ! Et c'est plutôt génial ! On a l'impression que Al Ewing serait capable d'écrire une série solo consacrée à ce dieu galactique, ce n'est pas génial ça ? Le scénariste continue de faire du cosmique à l'ancienne dans la pure tradition Marvel/Starlin, sans vraiment de space-opera et des batailles de vaisseaux mais avec des déités cosmiques improbables qui philosophent ensemble ! Comme d'hab' Ewing récupère plein d'éléments adorés des fans pour composer une histoire très plaisante. On y croise le Superflow, les entités Ordre et Chaos ainsi qu'un un personnage qu'on avait pas vu depuis la fin de Secret Wars...
Les dessins de Christian Ward sont parfaits pour représenter l'espace et les êtres cosmiques. On a pas mal de pages magnifiques, notamment celles avec le mythe de Sisyphe version SF. Il n'y a que les scènes avec des humains ou le dessinateur semble moins à l'aise, mais le reste est très bon et Rocafort ne manque pas trop. [8]
The Ultimates #7 [Mai]
Comme toujours avec Ewing, on a le plaisir de voir une bonne utilisation de l'univers partagé (on voit passer les Shi-Air, le projet Pegasus, la fille de Blue Marvel, Thanos, l'Iso-8, les problèmes de cubes cosmiques avec Standoff...). Le scénariste prépare vraiment le terrain pour les confrontations idéologiques qu'il y aura durant Civil War II pour que les positions des personnages lors de ce débat ne semblent pas trop sortir de nulle part, et c'est bienvenu. Rocafort de son côté, est toujours très en forme sur la partie graphique. [7]
The Ultimates #8 [Juin]
Encore un bon petit épisode pour The Ultimates.
Al Ewing est vraiment un auteur adéquat pour les events, il avait déjà fait un très bon boulot au niveau de Time Runs Out/Secret Wars à la fin de Captain America & the Mighty Avengers, et là il fait quelque chose du même ordre pour Civil War II où il essaye de développer, contextualiser et expliquer ce qu'a pu faire Bendis dans la mini principale au niveau des Ultimates.
On a le droit a des explications sur le roster choisi face à Thanos. On a enfin quelqu'un qui dit que Thanos aurait fait bien plus de dommage sans intervention (c'est un taré homicidaire, pas Pete-Pot-de-Colle), ainsi qu'une explication de l'échec de certains membres des Ultimates pour empêcher la mort de l'un de leur collègue. On a aussi le droit à un rapide flash-back sur la formation de l'équipe permettant d'appuyer la caractérisation de Carol et sa façon de voir les choses durant l'event (j'espère qu'on a la même chose de l'autre côté pour Iron Man, parce que dans l'event, sa position idéologique sort un peu de nulle part).
Alors tout n'est malheureusement pas parfait. Al Ewing ne fait jamais de dynamique amoureuse entre Carol et War Machine, ce qui est franchement dommage parce que ça aurait pu participer à donner du corps à leur relation. On sent aussi le scénariste un peu plus à la peine sur les scènes dramatiques, pas aidé par un Dan Brown à la colorisation monolithique, où le manque d'ambiance de ses mises en couleurs se ressent vraiment sur ses séquences tragiques. Là où il fait par contre des merveilles dans une scène d'action ensoleillée un peu plus tôt dans le numéro.
Pour continuer dans les petits défauts du numéro, je ne suis pas certains que Monica Rambeau sortira grandie de sa scène de fin d'épisode. Alors oui, elle ouvre sur des choses intéressantes pour la suite de l'histoire, mais l'héroïne est loin de la badass qu'elle était durant Nextwave et à l'air un peu nunuche, c'est assez frustrant (surtout que j'aime bien le personnage, mais je trouve qu'Al Ewing a du mal depuis le début de Mighty Avengers à la rendre vraiment intéressante).
A part ça, Rocafort fait comme toujours du très bon boulot. Ses profils sont parfois un peu maladroits mais dans l'ensemble, c'est vraiment beau. On sent qu'il s'éclate toujours autant sur Thanos. Et de son côte Ewing, en plus de développer Civil War II, n'oublie pas de poser des intrigues pour la suite de sa série et j'ai hâte de voir ce que ça va donner. [7]
Ultimates #9 [Juillet]
Annoncée en grandes pompes, voilà l'arrivée de l'infinaut ! Seulement voilà, il arrive et il repart aussi sec sans amener de grandes conséquences, si ce n'est remettre en confiance le camps de Captain Marvel, avec une prédiction juste et où tout se passe bien, après la mort de deux héros dans Civil War II. Mais bon, en soi, la prédiction du monstre cosmique et de Thanos au début de l'event étaient déjà justes. Donc cet Infinaut était-il nécessaire ? Mais peut-être que Ewing place ici un pion qu'il réutilisera dans l'intrigue concernant Galactus, Eternity et son geôlier. Ou dans une autre de ses séries.
A côté de ça, les événements de CW II amènent forcément un bon lot de tension au sein de l'équipe. Et on a diverses intrigues parallèles qui avancent tranquillement. A voir ce que tout ça donnera.
Côté dessins, Rocafort a un trait toujours plaisant. Ses profils sont parfois ratés, mais à part ça, il nous régale pas mal, entre le costume improbable qu'enfile Giant-Man ou le look de l'Infinaut, directement hérité des créations de Kirby. Mais petite nouveauté du numéro, il y a désormais un second dessinateur qui s'occupe de certaines séquences, Djibril Morissette, qui a un style graphique qui n'a strictement rien à voir. Découpage plus classique avec de grandes cases aérées et surtout un dessin super mignon, assez simplifié, à la ligne épaisse... Donc à peut prêt l'opposé total de Rocafort et pas forcément le style graphique qu'on aurait imaginer pour la série. Qu'est-ce qui a décidé ce choix chez l'éditeur du titre ? Je veux bien que Rocafort ne puisse pas dessiner toutes les pages, mais n'y avait-il personne sur le marché avec un style légèrement semblable ?
Au moins, ça nous permet de voir le Thanos mignon en cliff' de fin. [6]
Ultimates #10 [Août]
Toujours deux styles graphiques très différents qui cohabitent un peu maladroitement. Al Ewing prépare le grand final de la saison 1 de Ultimates avec les tensions qui montent franchement au sein de l'équipe sur fond de Civil War II, et Thanos qui ne compte pas rester sagement en prison. C'est pas mal, mais je suis de moins en moins emballé par la série. Ewing essaye de gérer du mieux qu'il peut l'affaire de la mallette, mais s'en sort un peu maladroitement, notamment au niveau de Ms. America un peu trop explosive et qu'on aurait aimé voir s'expliquer avant de frapper tout le monde. Du coup, heureusement qu'on a Thanos à côté, dessiné par Rocafort, pour compenser. Mais ça ne suffit pas à rendre la série aussi plaisante qu'avant. La série se lit tout à fait, mais on ne peut pas dire que c'est une grande lecture. [6]
Ultimates #11 [Septembre]
Couverture super classe avec Black Panther se battant face à Thanos, annonçant une bonne grosse baston super classe assurée par ce bon Kenneth Rocafort. Mais en fait non. C'est Rocafort qui s'occupe des scènes de discutions et Morissette qui fait la baston... On en a de la chance ! Pour l'avant-dernier numéro de la série et ce qui était sûrement la grosse baston finale, on aurait aimé un peu mieux. En plus, c'est le dernier numéro de Rocafort, que Marvel a réquisitionné ailleurs. Toutefois le dessinateur nous régale sur les quelques pages qu'il assure, avec son Thanos toujours aussi génial.
Morissette s'applique du mieux qu'il peut sur la baston cependant, et on a pas mal de pages/cases intéressantes et plutôt élégantes. Ce n'est pas parfait, mais ça passe.
Bon par contre, vu que l'épisode est intégralement consacré à la baston face à Thanos, toute l'intrigue avec Vogt qui observe l'équipe ne va pour l'instant vraiment nulle part. On espère une éventuelle conséquence de cette intrigue dans le prochain numéro. Ou sinon ça aura été un bel exemple de remplissage par le vide.
Et c'est dommage de ne pas avoir un vrai corps à corps Thanos/Black Panther en dehors de la couv'. Au final, ce second arc d'Ultimates est clairement en dessous du premier. Le fait est qu'Ewing doit se plier à ce qui se passe dans l'event de Bendis et en expliquer certains éléments, ce qui lui donne une marge de manœuvre plus limitée. Il s'en sort quand même bien, en arrivant à raconter certaines choses intéressantes pour ses persos (Spectrum notamment) ou en arrivant à avancer un minimum son intrigue de fond. Mais au final, à part, à la limite, cette baston face à Thanos, qui n'est pas non plus un des combats les plus mémorables du titan fou, on en retiendra pas grand chose. Et le changement incessant entre Rocafort et Morissette tout au long des 3 derniers numéros n'a pas non plus aidé cette histoire à atteindre son plein potentiel. [6]