Une narration originale pour un couple original

Lorsqu’il était jeune, Pennac a été fasciné par un couple de son village, Jean et Germaine. Aujourd’hui, il veut raconter leur histoire. Et ce sera à son amie Florence Cestac de la dessiner ! Voilà comment commence « Un amour exemplaire », paru chez Dargaud, pour 56 pages d’une biographie originale !


Ce qui marque d’emblée dans cet « Amour exemplaire » est l’originalité de la narration. L’ouvrage commence sur une scène de restaurant où Pennac raconte à Cestac ce qu’il veut qu’elle raconte. Puis, au fur et à mesure, on rentre dans les souvenirs de l’auteur, avec des retours dans le restaurant (où les autres clients finissent par se passionner). Cette mise en abîme permet quelques clins d’œil intelligents, lorsque Pennac travestit (ou embellit) un peu la réalité…


Mais pourquoi parler de ce couple à l’amour « exemplaire » ? Plus qu’exemplaire, leur amour est très original. Lâchés par leurs familles respectives (de deux milieux sociaux antinomiques), ils vont se créer une vie à eux, sans enfants, de vacances perpétuelles, survivant grâce à des livres… Dans les faits, leur histoire est vraiment pas banale et suscite l’intérêt.


Les trois niveaux de lecture sont un peu à double tranchant. Le restaurant, le lien de Pennac avec le couple, puis le couple en lui-même, tout cela fait beaucoup. Les allers-retours font le charme de l’ouvrage mais rend le tout aussi un peu fouillis. Du coup, on a vraiment l’impression d’être dans le restaurant et d’entendre Pennac nous raconter l’histoire directement. Un choix audacieux qui marche plus ou moins.


Le dessin de Cestac est parfaitement adapté à l’ouvrage. Le dessin est simple et elle utilise des cadrages simples et efficaces. L’excès de certaines situations est bien retranscrit par son trait. Il y a une belle symbiose entre scénario et dessin.


Cet « Amour exemplaire » est assez original dans sa narration et dans son thème. On est plutôt touché par ces deux personnes qui auront construit toute leur vie autour de leur couple. Voilà un ouvrage bienveillant qui nous transmet sa bonne humeur.

belzaran
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le 11 nov. 2016

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