Mais c'est quoi cette fin ? Oo [Spoils]

Un drôle de père est un manga qui commence bien. L'histoire est celle de Daikichi, trentenaire et célibataire endurci, qui rencontre, le jour de l'enterrement de son grand-père, Rin, une fillette de six ans. Il s'avère que Rin est en fait la fille "illégitime" de son grand-père, que sa mère a disparue sans laisser de trace et, comme personne ne la veut dans la famille, qu'elle risque de finir dans un orphelinat. Mais Daikichi décide de la recueillir. Le manga retrace donc les déboires que Daikichi rencontre à élever un enfant seul. Les personnages sont attachants, l'histoire est un peu niaise (mais pas tant que ça pour un shojo), drôle et touchante. Les dessins sont simples et sympas, sans être extraordinaires.

Et puis, survient la première "surprise" (et le début du spoil). Dix tomes pour une histoire autour d'un père qui élève sa fille adoptive, c'était peut-être un peu long. Alors, au bout de quelques tomes, l'auteur "conlut" le premier volet de l'histoire et attaque, avec le tome suivant, l'histoire de Daikichi et Rin dix ans plus tard. Rin a seize ans, elle est lycéenne, et le manga, auparavant centré sur la relation entre Daikichi et Rin du point de vue du premier, se centre sur le point de vue de Rin et sur sa vie de lycéenne. Les voir plus grands, mieux connaître certains personnages, comme Koichi ou Reina, n'est pas déplaisant, même si l'histoire ressemble beaucoup plus aux shojos classiques, centrée sur les sentiments de toute cette bande d'ados et la relation entre Rin et Koichi. On s'attend à une fin mignonne, choupinette, niaise et tout ça.

On a presque pas tort, car ça va être niais. Sauf que l'auteur, pour une raison qui me dépasse, a fait quelque chose de plutôt imprévisible. Et malheureusement, les surprises ne plaisent pas tout le temps.

Tout commence lorsque, progressivement, on découvre que Rin est amoureuse de Daikichi et que son voeu le plus cher est de pouvoir vivre jusqu'à la fin de sa vie aux côtés de ce dernier pour lui préparer à manger. L'inceste, un classique que les auteurs aiment sortir pour mettre un peu de tension dans les histoires. Une adolescente de seize ans rêvant de terminer femme au foyer et de faire à manger à son petit mari jusqu'à la fin de ses jours, c'est un peu moins classique déjà. Vu le côté délicat de la situation, on s'attend vite à ce que Rin se fasse rembarrer, qu'elle oublie et termine avec Koichi, fou amoureux d'elle depuis des années.

Sauf que l'auteur décide de régler l'affaire autrement, en ressortant l'excuse classique que les auteurs japonais aiment à sortir dès qu'ils veulent échapper au problème de l'inceste (j'ai dans la tête quelques exemples de mangas/films d'animation l'utilisant, mais je vais les taire pour pas spoiler d'autres oeuvres) : En fait, le grand-père de Daikichi n'est pas le père de Rin, donc tout va bien. Et après une excuse glissée avec autant de subtilité que les scènes de cul dans Game of thrones (la série), tout s'enchaîne à cent à l'heure pour glisser sur une fin qui m'a quelque peu refroidie. Daikichi demande à Rin d'attendre la fin du lycée (2 ans) pour réfléchir, car il la considère plus comme sa fille que comme l'amour de sa vie. Rin devient une gamine d'une niaiserie à vomir, là où sa maturité et son détachement faisaient toute l'attache de son personnage. Deux ans après, Daikichi est d'accord mais semble tellement enthousiaste qu'on a des doutes, Rin est toujours aussi niaise, ils se marrient et tout est bien qui finit bien.

Et moi, j'ai trouvé cette fin extrêmement décevante par rapport à tout le reste. Parce que, plus que la différence d'âge entre les deux personnages, le problème vient de la niaiserie qui dégouline sur la fin, du peu de crédibilité de cette fin qui détruit les personnages, leurs relations et le reste de l'histoire, de l'excuse plaquée en vitesse, et du choix de l'auteur de faire de Rin une petite vieille avant l'heure, dont le rêve le plus cher est de cuisiner pour son mari. Oui, ça me choque. Et c'est bien dommage. Parce que le reste du manga est vraiment bien.
Kiichigo
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le 8 mars 2013

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