Un enfant comme ça
6.7
Un enfant comme ça

BD (divers) de Antoine Bréda (2019)

C'est fou ce que les BD sur les autistes cartonnent en ce moment, on ne voit plus que ça. Drôle de mode. M'enfin, j'aime bien qu'on aborde des sujets comme ça, qu'on découvre a vie des gens, donc ça me va. Malheureusement, beaucoup d'auteurs se contentent du pathos ou de côté informationnel de l'oeuvre, sans vraiment construire de récit.


Ici c'est un peu faible car pas très riche. Mais il y a un concept intéressant même si en même temps c'est un peu frustrant : un autiste a besoin de sa routine, il aime répéter les choses chaque jour pour se rassurer (c'est du moins ce que j'ai compris au travers de mes diverses lectures), or ici, le premier tiers de l'album consiste à nous montrer cette routine. C'est vraiment une mise en application de ce que vivent les autistes.


Mais est-ce que cela fait une histoire ? Pas vraiment ! Le départ de sa femme et son fils sont justement ce qui fait basculer son monde, du coup ça aurait dû avoir lieu plus vite et être développé davantage : ce moment épineux de sa vie est bien trop vite expédié ; en plus l'auteur passe très vite à l'épilogue, par le biais d'une ellipse qui fait bien mal au cul... alors que c'est justement ce qui est intéressant à lire : découvrir comment le bonhomme a pu rétablir son équilibre, retrouver ses petites habitudes et comment aussi un déclic va s'opérer pour qu'enfin il décide de s'occuper un peu de son fils (quand il ne l'aura plus qu'un temps limité).


C'est dommage parce qu'il y avait là une belle matière, surtout que ça a l'air d'être tiré de faits réels ; je n serais pas étonné d'apprendre que l'auteur est autiste ou qu'il compte un autiste au sein de sa famille.


Graphiquement c'est très chouette, c'est d'ailleurs ce qui m'a attiré en premier lieu vers cet album : le trait est simple, tremblotant par moment, les aplats sont bien disposés, le blanc traverse la page permettant ainsi de jouer avec le sens de lecture mais aussi l'équilibre de la page ; j'ignore quelle technique a été utilisée, mais on dirait du papier déchiré par moment.


Bref, l'album comprend un concept sympa et un graphisme d'une belle maîtrise, mais la narration est faible.

Fatpooper
6
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le 3 sept. 2019

Critique lue 212 fois

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Fatpooper

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