La vie comme elle revient
Tranquillement installé sur un banc dans un jardin public, arborant un t-shirt noir orné d'une tête de mort, Lapinot discute avec Richard. Lapinot, oui, celui-là même qu'on avait quitté,...
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le 21 août 2017
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BD franco-belge de Lewis Trondheim (2017)
Tranquillement installé sur un banc dans un jardin public, arborant un t-shirt noir orné d'une tête de mort, Lapinot discute avec Richard. Lapinot, oui, celui-là même qu'on avait quitté, définitivement nous semblait-il alors, renversé par une voiture dans La Vie comme elle vient... Treize ans après avoir tué son héros emblématique, et l'un de personnages les plus attachants de la BD contemporaine, Lewis Trondheim le ressuscite, comme ça, d'un coup de cuiller à pot. Après tout, pourquoi pas ? Déjà, la série ne fait pas grand cas de la cohérence du continuum espace-temps ; et ensuite si l'auteur a voulu ramener son lapin à la vie, c'est bien son droit, non ? En mémoire des dix albums des Formidables Aventures de Lapinot parus entre 1997 et 2004, de la tendresse, l'émotion et les fous rires que leur souvenir ravive, on ne peut que se réjouir de cette résurrection.
On retrouve donc Lapinot, toujours sincère, droit et soucieux de venir en aide à son prochain, flanqué de l'inénarrable Richard, imbécile au grand cœur. Les deux compères font la connaissance de Gaspard, qui travaille comme cobaye pour des laboratoires pharmaceutiques, et vient de développer, en ingérant tour à tour plusieurs cachets, l'étrange capacité de percevoir l'aura des gens... Bon ou mauvais, honnête ou menteur, la personnalité de chaque individu lui apparaît avec la clarté d'un panneau lumineux. Ce fascinant pouvoir permettra-t-il à nos héros de rendre le monde un peu meilleur... ou bien pire ?
À la lecture de ce premier tome des Nouvelles Aventures de Lapinot, il se dégage un mélange d'émotions presque contradictoires. Évidemment, la joie de retrouver Lapinot, sa sensibilité un brin désabusée et ses réflexions pleines de justesse le dispute à l'hilarité déclenchée par chaque remarque idiote de Richard. Mais l'album laisse aussi comme un goût de trop peu, voire de réchauffé. Abordant de nombreux thèmes actuels comme le terrorisme islamiste, le journalisme à sensation, les pratiques contestables de l'industrie pharmaceutique ou les applications de rencontre, Trondheim se contente de survoler, exploitant un filon pendant deux ou trois pages avant de l'abandonner pour passer au suivant. L'histoire pâtit de cette relative absence de cohésion, et peine à susciter l'enthousiasme. Quand on a déjà lu et relu les précédents Lapinot, cette nouvelle aventure n'apporte pas grand-chose de neuf. Bien que plaisante par certains aspects, cette résurrection impromptue manque donc quelque peu d'âme.
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le 21 août 2017
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le 21 août 2017
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