Un introverti en Espagne
Ce récit de voyage est touchant par l'introspection que génère les expériences de route. Jason croise des pèlerins, les personnalités sont esquissées par les quelques mots échangés, parfois...
Par
le 22 avr. 2017
1 j'aime
J'aime toujours autant le style de Jason. Je crois que je préfère ses BD où il raconte une seule et même histoire avec un début, un milieu et une fin et où surtout il ne passe quasiment rien. Et c'est exactement ce que c'est qu'Un Norvégien vers Compostelle.
Disons que c'est juste un type qui dessine son pèlerinage, ses rencontres (ou plutôt ses non rencontres). C'est simple, épuré (ça va avec la ligne claire), ici pas d'aventures, pas de révélation métaphysique, juste un voyage, un peu long, avec ses hauts et ses bas et qui est quelque part un peu décevant.
On sent que l'auteur en attendait plus, qu'il espérait une sorte de révélation ou que sais-je, mais on ne change pas tant que ça en faisant un pèlerinage... Et j'aime bien les moments où il tente de s'ouvrir aux autres et de parler avec eux et où on sent qu'il n'ose pas, qu'il a du mal, que ça ne fonctionne pas et la vacuité qui en ressort.
Il compare plusieurs fois son voyage avec le film The Way que je n'ai pas vu (mais qui a l'air d'être un peu un concentré de ce que je déteste avec plein de bons sentiments) et là au contraire je trouve qu'on a une expérience parfois assez drôle, parfois un peu triste mais assez réaliste de ce que c'est que de faire ce voyage.
Ni révélations, ni grandes rencontres marquantes, ni destin, rien... c'est juste (parfois) un beau sentier et surtout un business.
Et j'aime ce genre de retour très terre à terre sur une expérience. Ici Jason ne cherche pas à nous mentir en embellissant l'expérience. Disons que ça permet une réelle identification à son personnage, qui est loin d'être parfait, loin d'être le plus sociable, loin d'être le meilleur marcheur, loin de savoir exactement ce qu'il cherchait au départ...
Puis franchement j'aime bien les touches d'humour, ça rythme agréablement la BD. Disons que ça permet aux jours de ne pas tous se ressembler, d'apporter un peu de vie à ce long voyage seul où il ne se passe rien de palpitant.
Et ça rejoint finalement ses autres BD où parfois on a des situations assez incroyables avec des loups-garous, des voyages dans le temps, des enquêtes... mais finalement ces personnages aussi étranges qu'ils puissent être vivent juste leur vie normalement. Je vois vraiment les héros de Jason comme des anti-Tintin. Tintin est un reporter qui va vivre des choses extraordinaires, là où chez Jason c'est des gens, parfois extraordinaires ou confrontés à des situations qui le sont et qui vont malgré tout vivre leur vie banale, ordinaire et médiocre.
Je comprends donc que ça puisse déplaire, dérouter, mais ça fait tellement du bien, un beau rappel de ce que l'on est, on n'enjolive pas ce que l'on vit et ça permet d'être beaucoup plus touchant car ça parle de sentiments universels.
Bref, cette BD, vous l'aurez compris, s'inscrit parfaitement dans cette démarche. On y voit le quotidien banal, répétitif, maladroit d'un pèlerin. J'aime beaucoup.
Créée
le 16 août 2020
Critique lue 829 fois
8 j'aime
D'autres avis sur Un Norvégien vers Compostelle
Ce récit de voyage est touchant par l'introspection que génère les expériences de route. Jason croise des pèlerins, les personnalités sont esquissées par les quelques mots échangés, parfois...
Par
le 22 avr. 2017
1 j'aime
Du même critique
Je ne comprends pas Disney... Quel est le projet ? Je veux dire, ils commencent avec un épisode VII dénué de tout intérêt, où on a enlevé toute la politique (parce qu'il ne faudrait surtout pas que...
Par
le 21 déc. 2019
496 j'aime
48
Souvenez-vous Bruce nous avait cassé les couilles dans sa vidéo de présentation de son "livre", blabla si tu télécharges, comment je vis ? et autre pleurnicheries visant à te faire acheter son...
Par
le 29 nov. 2015
305 j'aime
146
Voici l'autre grand livre « féministe » de la rentrée avec Moi les hommes je les déteste et tous les deux sont très mauvais. Celui la n'a même pas l'avantage d'être court, ça fait plus de 200 pages...
Par
le 4 oct. 2020
246 j'aime
61