Deadpool n'est plus seulement drôle. Maintenant, il est hardcore.
J'ai moi aussi beaucoup apprécié ce Deadpool Max. Il est vrai que le dessin très atypique déstabilise au début. Je peux aussi comprendre que le trash omniprésent et très poussé puisse rendre ce comic "vulgaire" aux yeux de certains qui en feront leur "livre pour les chiottes" (je cite des critiques écrites auparavant). S'ils pensent que les auteurs sont passés à coté du personnage, je pense surtout que ce sont EUX qui sont passés à coté de la BD.
Deadpool n'est pas un personnage évident à traiter. Evidemment, dans des comics un peu "légers" comme sa série régulière, c'est pas compliqué : on lui fait dire des blagues, on lui fait casser son quatrième mur et voilà, emballé c'est pesé.
Sauf que quand on veut rendre ça plus adulte ou plus profond, voire les deux à la fois, c'est une autre paire de manches. Deadpool a un grave problème mental, il est violent, imprévisible et soyons francs impossible à contrôler. David Lapham a donc pris le parti de lui coller dans les jambes Bob, un agent dont le combat constant sera d'essayer d'amener Deadpool où il veut qu'il aille par des stratagèmes épuisants.
Deadpool devra tout à tour affronter des méchants aussi atroces que vicieux mais aussi des pans de son passé. Quand on voit le background qu'on lui a inventé pour l'occasion, on comprend que le monsieur soit un peu dérange du bulbe. Il fallait au moins ça.
A mesure qu'on avance, on plonge avec Bob et Deadpool dans un monde crasseux et immonde qu'on nous sert avec un humour très juste, dans le ton, assez graveleux, hardcore et noir pour nous faire avaler une aventure qui sans cela serait juste malsaine et dérangeante.
Donc mettez ça dans vos chiottes si vous voulez et retournez à du plus convenu, moi je le fais trôner fièrement sur ma bibliothèque !