Là ou Marguerite Abouet excelle, c'est quand elle nous raconte l'Afrique. La saga Aya est admirable et fait désormais partie des classiques de la bd contemporaine. Avec le Commissaire Kouamé, l'auteur nous replonge dans cette Afrique truculente, avec ses propres codes, sa propre organisation et sa langue si colorée. Hélas, en voulant y mêler le polar, la réussite n'est pas au rendez-vous. Écrire un bon polar en bd n'est surement pas chose aisée et dans le cas de Kouamé, rien ne marche. On n’accroche pas du tout à cette histoire de meurtre, il n'y a pas de tension, pas de souffle. Juste un rythme faussement frénétique et une répétition sans fin du même processus d'enquête de la part du commissaire.
Si le polar est une excuse pour nous ramener en Afrique, autant reprendre tout de suite des récits sous la forme de ceux d'Aya, c'est plus efficace et plaisant.