Le récit se déroule comme une bobine de fil de cuivre, en continu.
On suit la vie d'un homme, Roscoe, passionné par l'électricité. Il devient fermier par amour et décide de changer sa vie en volant de l'électricité. Mal lui en prend. Il tue un homme dans l'opération. Tel un Icare moderne, il se brûle les ailes d'avoir voulu voler trop haut. On le retrouve ensuite en prison, où il purge sa peine, sans jamais pouvoir approcher à nouveau la fée Électricité, malgré qu'elle soit toute proche, à travers la chaise électrique qui fait ses débuts dans le pays. Il finit par purger sa peine, et revient chez lui, sans plus rien reconnaitre.
La narration est froide et implacable. Le dessin vintage fonctionne bien et permet à l'histoire de prendre toute son ampleur. Le héros a quelque chose d'absurde dans sa position face à sa vie qu'il ne contrôle jamais. Seule sa passion sait le rendre heureux, mais les circonstances l'en tiennent éloigné.
Sans avoir lu le livre dont cette BD est tirée, j'ai apprécié ce témoignage d'une époque où la Modernité a débarqué aux États-Unis, en broyant au passage les hommes, quelle que soit leur couleur...