Sorcellerie et tenues en queer

Ma critique sera éminemment subjective, tout comme ma note. Et en même temps, je pense que cela est révélateur de ce que peut être le travail de Shyle. Il y a celleux qui trouveront ça puéril, celleux qui n'y trouveront aucun intérêt et celleux qui, comme moi, seront touchés par les histoires qu'elle raconte.
Terry Pratchett nous l'avait déjà maintes fois prouvé : les récits de fantasy parlent avant tout de notre monde. C'est dans cette ligne que Wolcano se positionne, je pense. À travers les errances d'une sorcières qui tire sa puissance en tirant son coup, on nous parle ici de toutes celles et ceux qui vivent dans les marges d'un système oppressant.
Il fait bon de tenir entre ses mains une BD qui parle de sujets queers sans tomber dans un aspect "documentaire". Ce type de littérature est salutaire à mon sens parce qu'elle permet à de nouveaux imaginaires de se développer et à la culture queer (qui est avant tout une contre-culture au même titre que le mouvement punk l'a été auparavant) de se construire et de s'adresser au monde.

Dans une société capitaliste où la BD a été récupérée et digérée, il va sans dire que Shyle fait de la résistance, comme bien d'autres. Cela ne doit pas plaire à tout le monde (surtout les coincés du cul bouffis de prétention). Mais personnellement, je lui sais gré de continuer à faire ce qu'elle fait si bien : dessiner des fesses et raconter des histoires qui gravitent autour.