What Else?

A la relecture, je me suis dit qu'il fallait que j'écrive quelque chose sur cet arc. On a un départ canon pour une série qui reprend totalement à son compte le principe d'x-force, Remender lui donnant sa signification sans pour autant cracher sur le run précédent.

Vu la brochette de mutants stars alignés, le scénariste avait de l'or entre les mains: Wolverine personnage omniprésent de la famille x , Archangel mon mutant préféré, Fantomex qui a toujours une classe de malade, Deadpool qui sait apporter humour et réflexion quand il est bien dosé. Derrière on rajoute Psylocke pour se doter d'une touche féminine.
J'adore les personnages mais ça n'enlève rien au mérite de Remender qui a su les bonifier tout du long de sa série et dès les premiers épisodes.

Contre tout attente, c'est Deadpool qui donne le coup d'envoi de l'arc par une mission d'infiltration. Rapidement l'équipe se réunit et le briefing fait froid dans le dos: Apocalypse revient, leur mission sera de le tuer qu'importe le prix. Apocalypse... pour Archangel ce nom évoque mille souffrances, la perte d'êtres chers et le combat éternel qu'il doit depuis mener pour contrôler ses aîles et le démon qui l'habite.
Les épisodes s'enchaînent, les combats se multiplient et se déplacent sur la zone bleue de la Lune, lieu où Apocalypse fut autrefois défait par Cyclope. Le commando suicide livre des duels intenses avant de parvenir à rentrer dans le vaisseau d'Akkaba. Il ne reste plus qu'à apporter la solution au problème Apocalypse...

Le plus impressionnant dans ce début de série, c'est l'aisance avec laquelle le scénariste nous met en empathie avec les personnages, nous relie à eux, alors même que l'exposition se limite au strict minimum avant un déferlement d'action en continue. Et pourtant, à travers des moments puissants (Deadpool nourrissant Angel avec sa propre chaire, Wolverine et Fantomex se soutenant mutuellement pour s'écarter de la mêlée après leurs premiers revers, Psylocke neutralisant les nerfs de Fantomex face aux pouvoirs dévastateurs de Famine, etc) la magie s'opère et la composition all-star d'x-force prend vie pour devenir l'une des équipes les plus intéressantes de ces dernières années chez Marvel. Le final à couper le souffle dans une scène paradoxalement pleine de sobriété, où l'on entend presque le bruit de la balle sortir des pages du comicbook, confirme cette impression. Ils sont x-force, mutants violents et remplis de noirceurs, héros au cœur partagé entre grandeur d'âme et puits de souffrance qu'ils cherchent vainement à combler - parfois par la désinvolture, souvent par la rage et le sang, le leur ou celui de leurs ennemis.

Au dessin, Opena est impressionnant, vraiment bluffant. Pourtant mon coup de foudre va peut-être davantage aux couvertures de Ribic que l'on sent totalement décomplexé et qui frôle la perfection dans un registre atypique.