Uncanny X-Force: The Apocalypse Solution par arnonaud
Plusieurs choses me motivaient à l'idée de lire Uncanny X-Force. Déjà, la série à une jolie réputation. Ensuite, l'arc "The Dark Angel Saga" a des répercutions dans l'excellente série actuelle Uncanny Avengers. Enfin, ce premier arc affiche une dream team qui m'a fait immédiatement bavée : Remender au scénario, Opena aux dessins et Dean White à la couleur.
J'ai été particulièrement content de retrouver les deux derniers noms car ce sont eux qui m'ont poussés à essayer la série Avengers de Hickman lors de Marvel Now, ce que je ne regrette absolument pas, et ils m'avaient bluffés alors avec des visuels absolument magnifiques que j'avais hâte de retrouver. Les couleurs de Dean White sont ce qu'il y a de mieux pour donner une atmosphère iréelle, étrange et apocalyptique à une série, tandis que les dessins d'Opena sont tous bonnement magnifiques.
Derrière son découpage très simple, qu'on croirait hérité d'une BD franco-belge, se cache un dessin virtuose et majestueux d'une classe folle. Il donne vraiment une grandeur, une prestance à ces personnages, assez impressionnante. Et j'aime beaucoup ces cadrages avec beaucoup de profils hyper élégants. En outre, ses personnages sont hyper expressifs, leurs attitudes sont excellentes, crédibles, et il leur donne de très bons designs. N'oublions pas non plus les scènes d'actions vraiment vivantes et très impressionnantes, tout en gardant ce côté assez noble dans les postures. Et le mieux c'est que ce ne sont pas seulement de bons dessins, mais son style donne vraiment une identité graphique à la série, une patte. Et ça, c'est vraiment un plus.
Bref, rien que pour les dessins, The Apocalypse Solution vaut clairement le détour. C'est bluffant.
Et en plus, au scénario, on a le droit à un Remender qui démarre très bien son récit. Alors, oui, j'étais complètement paumé à la lecture du premier numéro, à essayer de comprendre qu'elle était la situation, qui étaient les personnages, quels étaient leurs pouvoirs, mais on arrive à raccrocher les wagons et tout ce passe mieux ensuite. Je ne connaissais pas vraiment Fantomex, et ni son pouvoir ni son espèce de vaisseau vivant qui ne sont vraiment expliqués. De même, il y a quelques zones de floues au niveau de la mythologie d'Apocalypse qui sont un peu ramenées à l’arrache. Un premier numéro où il faut se concentrer pour tout comprendre, donc, mais une fois passé ça, tout va bien et on profite pleinement.
On reconnaît vraiment la patte de Remender. Les personnages sont biens travaillés, avec des personnalités bien différenciées, on sent bien l'état d'esprit de chacun, on s'attache à eux, même si ici nos protagonistes ne sont pas forcément recommandables (tous des tueurs assez violent, avec en plus Angel qui doit gérer sa personnalité sombre Archangel, un Fantomex très bizarre et un Deadpool qui paraît vraiment taré limite glauque). On retrouve aussi une intrigue assez internationalisée. Ça voyage, ça ne reste pas tranquillement aux USA, et les personnages qu'ils rencontrent ne sont pas les témoignages de la seule culture américaine mais du monde entier. J'aime vraiment ça dans les méchants de Remender, il les construit un peu à l'ancienne, avec un côté farfelu dans leur nom, leur look (bon pour ça il faut remercier aussi les brillants designs d'Opena) et leurs pouvoirs, mais va chercher des influences dans toutes les cultures mondiales. Alors bien sur, il utilise des gros clichés, mais quand on voit que, par exmple, la moitié des persos anglais de Marvel ont un rapport avec la magie, Camelot et les chevaliers, c'est pas non plus une nouveauté l'exploitation de clichés chez les super-héros.
Et on retrouve aussi une réflexion sur le bien et mal qui est ici très intéressante, par rapport à ce qu'est devenu celui qu'ils veulent abattre, et la nécessité de cette action. C'est fait de manière intéressante et ça permet des rebondissements passionnants au cours de l'arc.
D'ailleurs c'est un arc vraiment bien rythmé, avec une montée en puissance typique du scénariste pour aboutir à deux numéros finaux de grosses bastons pleines de surprises et un final intense et très étonnant. C'est vraiment très bien raconté, les affrontements sont biens menés, les enjeux sont intéressants, y a des concepts barrés (les horsemen et le look de la conscience du vaisseau d'Akkaba !), et c'est super beau, avec un vrai univers graphique qui se créé. Excellente entrée en matière pour la série et j'ai hâte de lire la suite.