Une mort annoncée - Veuve Noire, tome 1 par Ninesisters
A l'occasion de la sortie du film Iron Man 2, dans lequel elle tient un rôle d'importance, voir Panini Comics capitaliser sur le nom de la Veuve Noire n'a rien de bien surprenant, de même que son choix de publier un album qui revient sur les origines de la célèbre espionne russe – nous rappelant notamment qu'elle fût un temps leader des Avengers – en mélangeant histoire inédite et flashbacks.
Reprendre les origines d'un personnage, c'est un coup extrêmement classique, et peu importe que cela contredise les informations précédemment distillées. Les auteurs – surtout chez Marvel – semblent faire peu de cas des écrits de leurs prédécesseurs, et ne s'intéresser qu'à leurs propres scénarios. En l'occurrence, la Veuve Noire est une héroïne suffisamment sombre et complexe pour que son histoire soit riche et passionnante ; ce qui n'est, hélas!, absolument pas le cas de l'autre histoire de cet album, celle dont les événements poussent l'héroïne à revenir sur son passé. Là où Une Mort Annoncée se démarque d'autres productions similaires, c'est dans le choix d'utiliser deux dessinateurs différents pour illustrer les deux récits ; cela facilite la lecture, et le trait particulier de John Paul Leon sied à merveille à l'ambiance qui se dégage de ce flashback. Comparativement, Tom Raney possède un coup de crayon plus moderne, mais aussi plus impersonnel même s'il reste reconnaissable ; je me souviens notamment l'avoir vu dans X-Men, mais je ne l'ai jamais trouvé marquant.
Une Mort Annoncée est un comics un peu bâtard. D'un côté, il nous fait découvrir le passé d'un des personnages les plus obscurs de l'univers Marvel, avec un véritable talent. De l'autre, l'histoire servant à introduire ces flashbacks ne présente guère d'intérêt... Il s'agit d'un bon moyen d'en savoir plus sur le personnage, mais finalement, qui voudrait en savoir plus sur elle ? L'album lui-même ne possède pas suffisamment de qualités pour justifier l'achat.
A noter que j'ai failli péter un câble pendant ma lecture, à la vue d'un personnage. Comme je l'ai indiqué plus haut, les auteurs n'hésitent pas à faire ce qu'ils veulent lorsqu'ils reprennent une série, et cela passe notamment à travers la résurrection de protagonistes décédés, dont Marvel est le grand spécialiste. Depuis que je suis leurs séries – une dizaine d'années – j'aurais vu revenir (parfois mourir et revenir) Magnéto, Colossus, Captain America, Cyclope, Œil de Faucon, Hellcat, Speedball, et même Captain Marvel, jusque-là cité en exemple comme le grand héros mort et resté mort. Et encore, je n'ai pas tout suivi en détail...
Parmi les personnages restés morts, il y a quelques X-Men et affiliés – parmi lesquels Jean Grey et Moïra McTaggert – Gwen Stacy, Namorita, Benjamin Parker, Mocking Bird, la première Human Torch,... Or, qui je ne vois pas dans cet album ? Mocking Bird ! Bien vivante. Apparemment, elle avait été enlevée par des extra-terrestres, et n'était pas vraiment morte... Après, ce n'est pas comme si nous l'avions vu aux enfers dans un histoire des Avengers, justement celle où ils sortent Hellcat de ces mêmes enfers... Je sais qu'il arrive à DC Comics de faire de même – moins puisque les auteurs privilégient la transmission du titre, mais il reste des cas célèbres comme Hal Jordan et Conner Kent – mais chez Marvel, cela devient aussi redondant que saoulant.