Comme le disait notre vieil et nostalgique ami Francis Cabrel : « ouhhh, c'était mieux aaaavang... ».
Nous avons tous dans le cœur des petits instants « madeleine » où tout nous paraissait plus simple, plus facile... C'est justement de cela dont il est questions dans « Une sacré mamie »...

L'histoire :

Dans le Japon des années cinquante, en pleine période de reconstruction de l'après guerre, la mère d'Akihiro n'a plus vraiment les moyens de subvenir correctement à leurs besoins et doit se consacrer uniquement à son travail pour pouvoir espérer un jour que la situation de son foyer s'améliore. Ne pouvant compter sur un mari décédé, Akihiro est donc envoyé chez sa grand-mère, à la campagne, afin de bénéficier d'une éducation correcte loin des tracas du quotidien. Du moins étais-ce ce qu'ils espéraient tous les deux.

Car lorsque Akihiro débarque dans cette lointaine et triste province, il est à mille lieux de s'imaginer qu'il va vire la période la plus frugale, la plus austère, mais aussi la plus riche en rapports humains et la plus créative de toute sa vie. Sa grand-mère, extrêmement pauvre et plus radine que Picsou, lui apprend à se passer de ce dont il a toujours cru avoir besoin, et Akihiro apprend en s'amusant que le système D peut être tout aussi efficace et tellement gratuit ! Et c'est avec les nouveaux amis qu'il se fait qu'il apprend à gérer les difficultés du quotidien : découvrir de nouvelles envies et comment s'en passer en faisant des choses plus constructives auxquelles on n'aurait pas forcément pensé en premier...

En Gros :

Adapté d'un roman autobiographique de Saburo Ishikawa ( Titre original : Gabaï, ma sacré mamie de Saga ), « Une sacré mamie » fait partie de ces récits qui vous prennent aux tripes, non pas par l'abus de pathos, mais par l'amusement d'un Saburo enfant vivant des choses qui, avec un regard d'adulte, nous paraissent aujourd'hui d'une dureté extrême et d'une difficulté moralement à la limite du supportable. Il faut dire que le confort auquel nous sommes habitué aujourd'hui nous plongerais dans un abîme de désespoir si nous devions vivre ne serait-ce que le quart de ce qu'il raconte avoir vécu. Seulement dans les campagnes de l'époque, c'était le pain quotidien, et Saburo n'était semble t-il pas le seul dans cette misérable situation.

Toujours est-il que « Une sacré mamie » fait partie de ces manga, trop rare à l'heure actuelle, à allier l'intelligence du divertissement à l'apprentissage de ce qui se vivait à une époque donnée, et parvient à le faire sans aucune concession. Sans parler du dessin, souple et maîtrisé, qui parvient à faire ressortir l'enfantin et l'adulte à chaque situation. Un titre incontournable !
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le 27 sept. 2010

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