En 1997, suite à une troisième guerre mondiale d’envergure nucléaire, l’Angleterre est dirigée par un gouvernement fasciste à la fois paranoïaque, ultra-liberticide, organisé et n’hésitant pas à enfermer les personnes ne correspondant pas à sa doctrine dans des camps. La peur et l’oppression sont partout. Mais un homme commence à en avoir assez : un homme au visage caché derrière un masque au sourire vindicatif. Il se fait appeler V : v pour la vérité, v pour les valeurs, v pour Vendetta…
Alan Moore, le scénariste a commencé à écrire ce comics en 1981 à l’âge de 28 ans, trois ans après l’élection de Margaret Thatcher. Ce choix n’est pas anodin, les comics écrits par Moore présentent toujours un certain degré politique tel watchmen, comics de super héros incluant une dimension politique très intense. David Lloyd est, quant à lui, principalement connu pour sa participation à v pour vendetta. V pour vendetta a remporté le prix de l’œuvre étrangère en 1990 à Angoulême. Il a également été adapté en film en 2006 avec un résultat plus que savoureux. Le groupe anonymous a repris le masque de v comme symbole. Preuve s’il en est de l’impact qu’ont pu susciter le roman graphique et le film.
V pour vendetta est une œuvre complexe et riche avec un style graphique reflétant bien le caractère sombre de son histoire. Certes, le style graphique est nettement moins lisse que les comics actuels loin d’un « civil wars », mais je pense que cela est primordial dans la contextualisation de l’histoire : on sent directement que ce monde est sinistre et brutal. Du point de vue du texte, de très nombreuses allitérations en V viennent ponctuées le récit. L’allitération en V est assez complexe à mettre en place, mais Alan Moore parviendrait presque à donner l’impression que ça soit facile. De par son style graphique, ses thèmes abordés et son imagerie forte, ce roman graphique ne laisse pas indifférent : à la fois réflexion sur le totalitarisme, le terrorisme et la responsabilité personnelle.