Je ne m’y connais pas en manga. Il suffit de voir mon top 10 (caché dans les tréfonds de mes listes). Après avoir rigolé un bon coup devant cet étalage incohérent composé de bien trop de Shônen vous vous rendrez compte de mes lacunes.
Mais bon, plusieurs de mes amies m’avais parlé de Vagabond. Je savais juste que ça se passait dans le Japon médiéval, que c’était beau, cher et pour certains tomes, introuvable (seule fois où j’ai vu la série complète à la vente : à Bayeux… introuvable je vous dis).
Je suis donc allée, avec une amie, au Manga Café rue Primo Levi. Je vais pas vous en faire la pub, mon titre le fait déjà assez, mais bon, pour 3 ou 4 euros la première heure puis 1 ou 1,50 chaque demi-heure supplémentaire on a boissons, Wifi et lecture. Et quelle lecture.
Dès les premières pages (en couleur), c’est la beauté graphique du manga qui m’a sauté aux yeux. La force et la sensibilité qui s’en dégagent son assez stupéfiantes. Les batailles en particulier sont d’une telle intensité que j’avais l’impression de voir un sang noir couler des pages et les têtes lentement basculer une fois détachées du corps par la lame du sabre…
J’ai posé un regard dépité sur le tome 2 Liar’s Game et remis sa lecture à plus tard : inutile de comparer leur attrait au niveau du dessin.
Mais bientôt c’est la crudité du ton qui surprend.
On se rend alors compte que les mangas modernes, même orientés vers un public adulte, sont soit plutôt prudes soit un peu pervers. Le sexe y est avilissant pour la femme, souvent réduite à un objet de désir sexuel sans grande personnalité. Ici les personnages féminins sont forts, pas autant que les deux héros qui charcutent à tout vas mais bien plus par exemple que les mecs qu’ils charcutent. Elles se débrouillent seules, couchent avec qui elles veulent. Ça devrait paraître normal, ça l’est bizarrement peu pour moi. Après mon inexpérience a dû aussi jouer.
Inutile de dire que je reviendrais au Manga Café pour finir mon voyage.