Comme souvent avec Vagabond, ce tome se lit très rapidement. Et comme souvent avec Vagabond, certains chapitres sont assez vides (les deux premiers de ce tome sont une ode à la décompression narrative) et ça ressemble presque a du remplissage... C'est certes très beau, mais ça ne fait pas des masses avancer l'histoire. Et je ne peux m'empêcher de penser que certaines semaines, les lecteurs qui le lisent en hebdomadaires doivent bien rager.
A part ça, comme prévu, Miyamoto n'a absolument pas lâché sa quête de puissance et continue de vouloir défoncer les plus grandes lames du pays. C'est ce qui va l'amener à son prochain adversaire, un type qui se bat avec une faucille et qui à l'air bien balèze (comme chaque gros adversaire de la série, en fait).
L'une des surprises du numéro, c'est l'arrivée, ou le retour, je ne sais plus, d'une violence assez crue dans le manga, avec de belles gerbes de sang et des sabres qui rentrent bien dans la chair. C'est assez étonnant, mais bon, après tout, jouer du sabre est quelque chose de dangereux, s'il était besoin de le rappeler. Et c'est pas plus mal d'avoir un certain réalisme dans les combats qui demandent un gros travail d'anticipation, d'esquive et de garde puisque chaque coup peut être réellement fatal.
On continue de suivre en parallèle Otsu et le "pote du début" de Miyamoto (oui je ne mémorise pas son nom, j'en suis désolé), et c'est certainement lui qui a les scènes les plus intéressantes puisqu'il se retrouve dans des situations assez spéciales et il a une mentalité complètement anti-héroïque vraiment appréciable à côté du très basique Takezo. C'est toujours surprenant de voir comment il se démerde pour survivre au jour le jour, en jouant les ronin alors que c'est un minable, et s'il n'est pas hyper attachant, il a le mérite d'être plus riche que Musashi.
Ah, et c'est bien entendu, ce tome est, comme toujours, très joli. On a notamment une utilisation du pinceau dans l'encrage de plus en plus prononcée, même si ça ne reste que quelques cases, ça et là, et des onomatopées, mais c'est très prometteur et j'ai hâte de voir ce que ça donnera quand l'encrage sera massivement fait au pinceau (c'est ce qui arrive à un moment, non ?). Bien entendu, le travail à la plume pour le gros de l'encrage est sublime, avec des cases toujours très détaillées et vivantes. Belles utilisation des trames également.
Donc voilà, Vagabond continue son petit bonhomme de chemin. Ce n'est pas extraordinaire, mais ça se lit toujours bien... Heureusement que je les emprunte en bibliothèque et que je ne les achète pas. Sinon j'aurais certainement lâché l'affaire. Ce n'est pas réellement mauvais, mais ce tome, par exemple, n'a franchement rien d'incroyable. On a des bons moments, le traitement de la mort de certains persos par exemple, les différents protagonistes dont les destins se croisent par hasard, y a de bons retournements de situation, mais je trouve que globalement les personnages ne sont pas très attachants et je pense que les temps forts pourraient être encore plus percutants. Ceci dit, ça reste une lecture agréable, fluide et je suis plus qu'intrigué par le combat à venir, la faucille à la chaîne semblant être une arme vraiment formidable.