Reprenons, donc. Dans le tome 1, on a croisé des personnages aux destins très divers et on a vu Vernon sombrer dans la mendicité et perdre tout égo. Le deuxième tome commence par la préparation d'une soirée. Il est habité par une énergie qui ne faiblit jamais : celle de l'amitié.
Car tous ces personnages qui n'ont rien en commun et n'avaient pas vocation à se rencontrer ni à s'apprécier, rassemblé par leur quête pour retrouver Vernon, ont appris à se connaître. Et ces égratignés de la vie, avec chacun leurs défauts, s'apprivoisent et se retrouvent autour de Vernon, qui devient une sorte de figure tutélaire. Car Vernon devient une sorte de shaman de la playlist qui crée des sets qui parviennent à plaire à tout le monde au cours de soirées que leurs participants qualifient de "convergence". Avec cette idée que si le monde brûle, on peut toujours décider de danser sur les braises.
C'est au fonds un aveu d'impuissance politique un peu désolant, mais il y a tout de même quelque chose de touchant dans toutes les petites attentions sur lesquelles se repose ce groupe pour exister, et leurs projets de soirées dans des endroits underground improbables.
Ce deuxième tome est d'autant plus touchant qu'on sent que cet équilibre est menacé par la question du meurtre de Vodka Satana par Dopalet.
Deux jeunes se séparent du groupe pour séquestrer Dopalet et lui scarifier "violeur" dans le dos. Grâce à un complice, ancien agent d'Alex Bleach, Dopalet en retrouve une et la fait séquestrer par des bikers. Mais la hyène parvient à libérer la petite, et exécute le mouchard. Le roman se termine tragiquement : une gamine d'extrême-droite catholique fanatisée sur intenet décide de faire un massacre lors de la soirée de la petite troupe.
Derrière l'histoire, et un côté un peu "fanfiction", ce deuxième tome est traversé par une énergie rare : celle d'une bande de copains qui apportent tous quelque chose au groupe et aiment se retrouver pour le seul plaisir de se retrouver. Politiquement, c'est très cucul, mais dans l'époque de merde où on vit, pourquoi pas ?